Mafoder cette Fonderie & Aciérie exemplaire que nous avons visitée lors de ce voyage des 100 ans de l’ ESFF a démarré ses activités en 1985 dans la fabrication de pièces en fonte pour les moteurs diesel sous licence anglaise et pour les pompes Ideal sous licence espagnole pour approvisionner la société du groupe Smadia.
MM. Mounadi & Moustaki , ingénieurs de l’ESFF , dirigent la technique. L’entreprise familiale est à sa troisième génération avec la transmission assurée.
Ils étaient vraiment les outsiders dans ce secteur, puisque ils n’avaient ni le savoir faire et que leur marché était captif.
Ils avaient acheté les équipements d’une fonderie de fonte à Bruxelles et les avaient transférée à Casablanca sur le site d’une ancienne briqueterie avec une charpente basse en bois.
Ils avaient identifié une niche qui était inexploitée au Maroc : la fonte ductile pour les réseaux d’assainissement et de téléphone.
Très tôt, ils ont lancé des essais avec leur ingénieur de fonderie un polonais. Aujourd’hui, tous les modèles et dispositifs de couronnements présents sur le marché marocain sortent du bureau d’études de Mafoder.
En 1992, ils ont travaillé avec M. Cuenin, ingénieur des Arts et Métiers français, ex-patron de la SBFM devenue Fonderie de Bretagne et membre à l’époque de l’association des retraités AGIR, pour envisager et tracer une vision d’avenir.
Ils ont alors construit des bâtiments de hauteur de 12 m sur lesquels des artistes du Street-art se sont mis aussi à l’ouvrage
Ils ont alors acquis des fours à induction de 750 kg de capacité et un chantier de moulage à prise chimique.
Depuis, Mafoder n’a cessé de se développer et leur premier client à l’export grâce à la relation de PIWI avec Mohamed Badda (ESF) a été Fulchiron pour leur four de séchage du sable. C’était au milieu des années 2000.
Ils ont fabriqué 140 moteurs électriques type Hitachi pour locomotive et réussi avec l’ONCF d’améliorer la disponibilité de leurs machines de 30 %;
Mafoder fabrique aujourd’hui de la tuyauterie pour les réseaux d’acide sulfurique ainsi que des pièces de pompes travaillant dans des conditions sévères d’usure, d’abrasion et de corrosion.
L’entreprise a développé un savoir-faire dans les fontes blanches et équipe les plus grands constructeurs de bateaux de dragage en Hollande.
Comme le marché marocain est un marché de remplacement, la société a développé une agilité avec du prototypage rapide, tout en étant complètement intégrés. 70 % de son CA intègre de l’usinage.
Le poids net de pièce unitaire coulée est de 7 T au maximum.
Leurs fabrications sont exportées dans plus de vingt pays directement en Europe, au Moyen Orient et en Afrique.