la forme métallique du silicium est la plus prisée de l’industrie.
Selon sa pureté, le silicium irrigue les marchés de l’ aluminium, des silicones et du photovoltaïque (ainsi que de l’électronique et du moteur électrique mais avec des quantités plus faibles et des formulations différentes).
Il est majoritairement produit en Chine, et est considéré comme critique par l’Union européenne depuis 2014.
C’est aussi cette criticité qui a fait du silicium métal l’un des enjeux de la dernière campagne présidentielle.
L’annonce par Ferroglobe PLC de la fermeture de son usine de Château-Feuillet (elle aussi en Savoie) avait provoqué un défilé de candidats sur le site, critiquant cette décision.
Au même moment, les prix du silicium atteignaient des records.
Depuis, l’usine a été reprise par Swiss Steel Group, la maison mère d’ UGITECH, qui prévoit d’y installer une aciérie circulaire.
Interrogé, Ferrogloble ne souhaite pas s’exprimer sur l’épisode et renvoie à son communiqué de l’époque, qui mentionne une optimisation de ses capacités à la faveur des «sites les plus avancés techniquement, les plus flexibles opérationnellement et les plus compétitifs financièrement». Une stratégie qui se concrétise dans l’usine de Montricher, dont le groupe à ouvert les portes à L’Usine Nouvelle.
En plein cœur de la vallée de la Maurienne, l’usine de Montricher a été créée il y a plus de 100 ans. L’aluminium à destination de l’automobile est longtemps resté son principal débouché. Les fermetures de la plupart des usines du secteur et l’émergence des silicones – une gamme de matériaux souples, isolants et ultra résistants que l’on retrouve dans la plupart des secteurs industriels – ont depuis changé la donne.
«Les silicones sont notre marché préféré : il évolue beaucoup avec une croissance attendue de 6% par an d’ici 2030. Le silicium n’y sert pas de matériau d’addition mais de véritable matière première, dont nous optimisons les propriétés et la granulométrie selon les besoins des procédés clients», explique Jean Paul Chapuy en citant parmi ses clients les grands chimistes WACKER, Elkem ASA ou Dow.
(…) Depuis 2022 l’usine expérimente pour conquérir une nouvelle niche : celle du silicium dans les anodes de batteries de véhicules électriques. Un creuset a été installé en aval des fours pour permettre d’atteindre les 99,99% de pureté nécessaires pour que le silicium puisse servir d’additif aux côtés du graphite. «Il permet d’augmenter la capacité des batteries et de réduire leur temps de charge», détaille Julien Top, en précisant faire déjà «des essais avec des fabricants de batteries». «