Cette « machine à rêves » du constructeur allemand, fête ses soixante ans dans une forme insolente qui est un défi à la culture dominante.
Dis-moi dans quelle auto tu roules, je te dirai qui tu es ? Il y a bien longtemps, heureusement, que les tests de personnalité sont un peu plus élaborés. En rangeant les salariés dans des catégories, parfois identifiées par couleurs, ils ont gagné les entreprises, jusqu’à déterminer des carrières. Mais que valent-ils scientifiquement ? A quel point faut-il s’y fier ?
Incarnation absolue de la marque de voitures de luxe, la Porsche 911 fête ses 60 ans en septembre. Retour sur la naissance d’un modèle mythique, qui a failli disparaître dans les années 1980.
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« Porsche, c’est un rêve d’enfance »
La sensation d’être un pilote automobile
Et puis il y a la sensation d’être, l’espace d’un instant, un pilote automobile. « Porsche a toujours pris ce qui fonctionnait en compétition pour le mettre dans les Porsche 911 de série. Et cela, c’est assez unique »
Les protestations de Peugeot
A l’époque, la Porsche dévoilée à Francfort s’appelle la 901. Pourquoi 901 ? Le chiffre est lié au système de gestion des pièces détachées de Volkswagena pas.
Quatre chiffres sur la 911
8 : le nombre de générations de Porsche 911 depuis 1963.
1,25 million : le nombre de Porsche 911 vendues dans le monde à ce jour.
124.885 euros : le premier prix d’une 911.
50.000 euros : le malus sur le modèle en France.
En octobre 1964, la 901 est présentée au Salon de l’automobile de Paris.
Prudent, Ferry Porsche, qui a pris la suite de son père Ferdinand, rebaptise la voiture. Le dirigeant choisit la solution la plus simple. Remplacer le 0 par un 1. La 901 devient la 911. « En interne, la désignation 901 continuera néanmoins pendant longtemps sur les dessins et les pièces détachées », écrit Tobias Aichele. Quatre-vingt-deux voitures seront produites sous l’appellation 901.
Un accouchement compliqué
En amont, l’accouchement du modèle a été très compliqué. A la fin des années 1950, Ferry Porsche veut trouver un successeur à la 356, sortie en 1948.
Ferry Porsche souhaite un véhicule avec plus d’espace intérieur. Mais ce doit être un « fastback », autrement dit, une carrosserie dont la ligne du toit descend jusqu’à l’arrière de la voiture, afin de faire le lien avec la 356. Finalisé en juillet 1957, le résultat est jugé décevant et « trop américain ». C’est « un beau Goertz mais pas un Porsche », assène Ferry Porsche.
Une grosse tension interne
Le premier, baptisé T9, est un « fastback » à quatre places, développé par Erwin Komenda, le chef du département carrosserie de Porsche. Komenda est un poids lourd du secteur. Après avoir travaillé avec Ferdinand Porsche chez Mercedes, il a participé à la création de la Coccinelle.
Le second, baptisé T8, est mené par le fils aîné de Ferry Porsche, Ferdinand-Alexander Porsche, dit « Butzi » , qui a rejoint la marque après des études à l’école de design d’Ulm. Butzi pousse à la réalisation d’un 2+2 compact. « J’ai toujours pensé que la conception d’une quatre-places imposait des choix incompatibles avec un fastback. Mais mon père a toujours voulu un fastback afin de souligner la relation avec la 356 », expliquait Butzi Porsche au début des années 1990*.
Quand Steve McQueen roulait en Porsche
Film culte sur la course automobile, le film « Le Mans » s’ouvre sur des scènes de Steve McQueen au volant d’une Porsche 911 S. C’est également sur une Porsche 917 que le héros, incarné par l’acteur américain, participe à la course. Tourné en 1970, le film a très peu de dialogues. On entend surtout des moteurs