La seconde « fusion de métal » © Christine Monedière.
La FIM (Fédération des Industries Mécaniques) et la FFF (Fédération Forge Fonderie) annoncent la fusion du CTIF (Centre Technique des Industries de la Fonderie) avec le Cetim (Centre technique des industries mécaniques).
Les secteurs de la forge et de la fonderie, plus globalement celui de la mécanique, sont enracinés dans l’histoire industrielle de notre pays et restent au cœur de la compétitivité de nombreuses filières de l’industrie manufacturière.
La forge et la fonderie françaises dont les productions sont un maillon indispensable de toutes les chaînes de valeur industrielles représentent 6,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 35 000 emplois. L’industrie mécanique représente près de 147 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 595 000 salariés.
Par cette réunion du CTIF avec le Cetim, la profession de la fonderie unit ses moyens techniques à ceux de la mécanique, pour préparer ensemble les adaptations nécessaires à une transformation rapide et durable.
Elle est motivée par l’identité des objectifs, la complémentarité des solutions à mettre en œuvre et des moyens techniques sur lesquels s’appuyer.
Il s’agit de répondre au mieux et au plus vite aux impératifs de la transition technologique et environnementale, de construire ensemble un pôle de métallurgie à chaud de référence, d’accélérer l’intégration verticale de valeur et d’améliorer l’enracinement dans les territoires pour mieux résister aux crises.
Enfin, les événements récents ont montré les limites de la forte division internationale de la production que l’abondance de pétrole a permise au 20e siècle.
La désorganisation des chaînes logistiques qui en a résulté souligne que ce modèle, qui n’est pas écologiquement durable, n’est pas non plus économiquement efficace voire qu’il est dangereux pour la souveraineté de notre pays, de notre continent.
Il apparaît désormais que maintenir une production compétitive en France et contribuer à la résilience de l’économie, suppose un tissu industriel fort, en particulier de PMI, sur tout le territoire.
C’est à cet enjeu que le maillage territorial des deux centres techniques réunis permettra de répondre, en appui sur le précieux capital de relations étroites nouées par le Cetim avec la plupart des Régions métropolitaines.
Lorsque je lis 6.5 Mdr de CA pour 35000 salariés vs 147 Mdr pour 595000 salariés,
je m’interroge sur comment va être géré cette union…
Et pourtant sans forge ni fonderie: pas d’usinage !
Ce rapprochement doit permettre d’avoir plus de moyens physiques et économiques, d’aborder davantage de développements et de réalisations, mais attention à ce que la compétence des uns et des autres soit respectée.
Où sera basée cette entité ? à Senlis ?
Et que devient PHR de ce CTIF?
Sur LINKEDIN :
Paul-Henri RENARD
Les derniers DG de CTIF, PGV, JLF, PM, se sont efforcés de faire monter les ressources propres de CTIF au même niveau voire plus que celles de la taxe parafiscale. Ce fut un travail de longue haleine, car il fallait faire évoluer les mentalités. Parti avant la période PHR, je ne sais pas quel fut son rôle, mais je pense qu’à partir du moment ou le niveau de cette taxe devenait le même que celui du CETIM, la fusion des 2 organismes était inéluctable. La synergie entre les laboratoires, la fonderie expérimentale et les experts de CTIF était un modèle unique et souvent un dernier recours pour les fondeurs confrontés à des problèmes techniques. Il faut espérer que le déménagement de Sèvres sera géré intelligemment et ne détruira pas cette synergie, de manière à préserver ces compétences uniques dont la fonderie française a besoin.