LES ECHOS Extraits
En cause : la baisse de la demande mais aussi la flambée du prix de l’énergie.
ArcelorMittal va fermer temporairement deux hauts-fourneaux en Europe, à Brême, en Allemagne (photo), et dans les Asturies, en Espagne.
Le numéro 2 mondial de l’acier a annoncé ce vendredi des fermetures temporaires de plusieurs sites de production sur le Vieux Continent ainsi qu’un ralentissement des cadences dans l’ensemble de ses usines.
Deux hauts-fourneaux, à Brème, en Allemagne, et dans les Asturies, en Espagne, seront ainsi arrêtés dès la fin du mois de septembre (sur les 16 que le groupe exploitait en Europe fin 2021). De même que l’usine de réduction directe (un procédé spécifique de production d’acier) de Hambourg, où le groupe fabrique des produits longs.
Dans l’Hexagone, les hauts-fourneaux ne sont pas touchés pour l’instant (même si les cadences ont été ralenties). Les deux de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) tournent. A Dunkerque, seul l’un des trois est exploité actuellement : ArcelorMittal a entamé une maintenance prévue sur l’un des deux autres, et le troisième, qui devait fermer au plus tard en fin d’année dans le plan de décarbonation du groupe, a finalement été arrêté en juillet.
En cause : la baisse de la demande dans l'industrie, et notamment dans l'automobile, dont les usines tournent au ralenti depuis plusieurs mois. Mais aussi la hausse des prix de l'énergie, qui frappe de plein fouet une industrie fortement consommatrice de gaz, et d'électricité dans les fours électriques.
« Avec des prix du gaz et de l’électricité qui ont décuplé en quelques mois, nous ne sommes plus compétitifs sur un marché alimenté à 25 % par les importations », insiste Reiner Blaschek, PDG d’ArcelorMittal Allemagne et responsable de l’usine de Brême, dans un communiqué.
Ces annonces interviennent dans un contexte compliqué pour l'industrie, confrontée à une inflation croissante. ArcelorMittal a largement répercuté la hausse de ses coûts sur ses prix de vente (au grand dam de ses clients), ce qui lui a permis d'enregistrer un bénéfice net de 8 milliards de dollars (8 milliards d'euros) au premier semestre malgré une baisse des volumes de 8,7 %. Et ce, après une année 2021 déjà exceptionnelle. Mais la fête est finie. Les perspectives moroses sur la demande, et les mesures d'ajustement qui en découlent aujourd'hui, laissent présager un avenir plus difficile.