LE PARISIEN –__ à la fonderie de Dourdan, les statues prennent vie
Depuis 2017, les artistes mais aussi les collectivités font appel au savoir-faire de la fonderie essonnienne ArtCulture, issu de la technique ancestrale de la cire perdue, pour réaliser des statues en bronze. Comme celle du général de Gaulle commandée par la ville pour habiller la place portant son nom.
»Dourdan (Essonne), jeudi 24 mars 2022. Le buste du général de Gaulle, réalisé par la sculptrice Nacéra Kainou, a été reproduit en cire avant d’être coulé en bronze par la fonderie ArtCulture. Grégoire Mathiez
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L’atelier respire le savoir-faire d’antan. Sur les établis de la fonderie ArtCulture de Dourdan, les outils marqués par la chaleur, les traces de cire et la patine côtoient le plâtre et l’acier utilisés pour renforcer les moules. Depuis 2017, des artistes, des galeries mais aussi une dizaine de communes ont fait appel à ses services pour la réalisation d’un bronze. Une des dernières commandes en date a été passée par la ville de Dourdan pour un buste du général de Gaulle, qui sera dévoilé en grande pompe le 18 juin prochain.
Depuis 2017, la fonderie de Dourdan fige les œuvres d’art dans le bronze
Noufou Sissao et Moussa Ouattara utilisent une méthode ancestrale pour transformer les œuvres d’art. Vous pourrez la visiter ce week-end.
Ils ont ouvert leur fonderie ArtCulture dans la zone d’activités de Vaubesnard à Dourdan
De la cire au bronze. Comme un enchantement, les sculptures prennent cette couleur jaune si particulière. Ce savoir-faire ancestral a vu le jour il y a plus de 6 000 ans, est désormais pratiqué à Dourdan. Depuis septembre 2017, Noufou Sissao et Moussa Ouattara ont ouvert leur fonderie ArtCulture dans la zone d’activités de Vaubesnard.
Dans leur atelier, rempli de casseroles et de fours, les deux fondeurs transforment des esquisses en œuvre d’art grâce à la technique de la cire perdue. Un travail qui sera mis à l’honneur les week-ends du 6 et 7 et 13 et 14 octobre dans le cadre de la 14e édition du Parcours d’artistes de l’ association Hélium. Cette année, onze artistes sur les 90 qui sont répartis dans 31 villes et villages du Parc naturel régional de la Haute vallée de Chevreuse, exposeront deux œuvres à la fonderie, dont la moitié a été réalisée sur place.
« En arrivant ici, nous avions très envie de travailler avec ce territoire, indique Anaïs Mercenier, l’assistante de direction. Avant de nous installer, nous avons visité une vingtaine de sites en Ile-de-France, mais cet atelier répondait à tous nos critères. Nous avions besoin d’être proches de Paris, avec des moyens de transport accessibles et une zone assez loin des habitants pour ne pas les gêner. »
Chaque œuvre nécessite plusieurs semaines de travail
Ouvrir cette entreprise était un pari pour les deux amis de longue date. Après avoir chacun de leur côté travaillé sur les différents procédés techniques entre l’Afrique et l’Europe, et perfectionné leurs savoir-faire au sein de grandes fonderies parisiennes, ils avaient envie de prendre leur indépendance.
« C’est un métier assez pénible, nous sommes de moins en moins à pratiquer cette technique, beaucoup ont pris leur retraite, explique Moussa Ouattara. Mais la demande est là, surtout parmi les petits artistes. Nous faisons très peu de communication, c’est le bouche-à-oreille qui fonctionne le mieux. »
Chaque œuvre nécessite plusieurs semaines de travail. L’objectif : reproduire à l’identique la création de l’artiste, quelle que soit la matière à l’origine utilisée. « Nous faisons d’abord une empreinte de la sculpture en utilisant un moule souple en élastomère, décrit Noufou Sissao. Une fois l’objet reproduit en cire, nous l’enfermons dans un moule composé de plusieurs couches de matière réfractaire. On ajoute une armature en fer pour renforcer sa solidité et plaçons ce bloc dans un four de décirage. »
Trois jours de cuisson entre 400 °C et 600 °C sont nécessaires pour évacuer toute l’humidité. « Avec la chaleur, la cire fond dans les premières heures et part en fumée, poursuit-il. Le bronze en fusion à 1 000 °C, coulé dans les moules, prend alors la place de la cire. »
Une fois le bronze refroidi et solidifié, le moule est cassé afin de libérer la pièce qui sera nettoyée au jet d’eau, ciselée et soigneusement patinée, pour obtenir le résultat final souhaité par l’artiste. « En fonction de leur désir, la pièce peut être unique ou reproduite plusieurs fois, précise Noufou Sissao. Le nombre de tirage et le numéro d’épreuve sont mentionnés sur la sculpture. »
Bonjour,
Est-il possible de visite votre fabrique de bronze ?
Si oui quel est le prix du billet d’entrée et l’âge minimum pour les enfants ?
Je vous remercie par avance pour vos informations.
Bien cordialement.
M.DROUAULT
PIWI iNTERROGER plutôt une fonderie d’art auprès de chez vous
la fonderie Cornille Havard dans la Manche et la fonderie Paccard près d’ANNECY (73) affichent leurs tarifs sur leurs sites