Les Echos – Quelques éléments –
Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft subissaient avant la crise sanitaire un fort « tech bashing », ces derniers mois, ces mastodontes ont redoré leur image et renforcé leur domination économique. Ils sont parmi les rares à voir l’avenir en rose.
Hier conspués pour leurs pratiques anticoncurrentielles, vilipendés pour leurs montages fiscaux et souvent perçus comme les symboles des excès de l’Amérique, les Gafam vivent aujourd’hui un retour en grâce tant ils se sont révélés utiles, pour ne pas dire incontournables, en temps de pandémie.
Gafa : questions sur une puissance sans égale
Amazon tourne à plein régime
Certes, vanter les mérites de cette société pas franchement réputée pour sa dimension sociale reste polémique dans le contexte actuel.
Appel largement entendu : 175 000 personnes ont été embauchées en renfort ces derniers mois, portant les effectifs totaux à… 1 million d’employés. En Europe également, les dernières réticences face à l’e-commerce tombent. En Allemagne, sur les 22% de néophytes qui ont pour la première fois fait des achats en ligne en avril, près des deux tiers avaient choisi Amazon, selon l’institut IFH de Cologne.
Valorisées 5 000 milliards de dollars
Dans ce contexte, Amazon est le membre du quintette qui s’en tire le mieux. Alors que les quatre autres ont mis un peu de temps à se remettre du plongeon boursier de la fin février – 1 000 milliards de dollars effacés en un mois ! – mais affichent désormais tous une progression de leur cours en 2020, l’e-commerçant a bénéficié, dès le 11 avril, d’un époustouflant rallye.
Première fortune mondiale, Jeff Bezos, pèse désormais quelque 148,8 milliards de dollars. La capitalisation du Club des cinq dépasse les 5 000 milliards de dollars,
Avant la crise financière de 2008, les cinq plus grosses sociétés cotées (ExxonMobil, General Electric, AT&T, Procter & Gamble et, déjà, Microsoft) valaient 1 600 milliards de dollars.
Aujourd’hui, Apple et Microsoft se disputent la première place autour de 1 400 milliards de dollars de capitalisation.
Amazon prévoit, pour sa part, des pertes opérationnelles au deuxième trimestre, au lieu des 4 milliards de dollars de bénéfices anticipés à l’origine, mais c’est le prix à payer pour renforcer la sécurité de ses équipes, augmenter leur salaire horaire et soutenir financièrement les entreprises partenaires.
Les Gafam se tirent la bourre
Surveillance sur les monopoles numériques
La pandémie aura-t-elle balayé les menaces réglementaires qui planaient sur les Gafam ? Bruxelles est tiraillée entre la nécessité de s’attaquer à la question brûlante du rachat par la Chine des entreprises européennes affaiblies par la crise, et le besoin de muscler la lutte contre les Gafam, peu concluante jusqu’ici.
Des chiffres fous* Au 4 juin 2020.
Amazon :
Capitalisation boursière* : 1 240 milliards de dollars.
L’indicateur clé : +32% de colis expédiés dans le monde au 1er trimestre.
Microsoft :
Capitalisation* : 1 400 milliards de dollars.
L’indicateur clé : le nombre d’utilisateurs quotidiens de Teams, passé de 32 à 44 millions.
Apple :
Capitalisation* : 1 407 milliards de dollars.
L’indicateur clé : 83 milliards de trésorerie nette.
Alphabet :
Capitalisation* : 975 milliards de dollars.
L’indicateur clé : l’appli Google Classrom téléchargée 50 millions de fois fin mars.
Facebook :
Capitalisation* : 654 milliards de dollars.
L’indicateur clé : les messages vocaux sur WhatsApp ont été multipliés par deux depuis le début de l’épidémie, atteignant des niveaux dignes du Nouvel An.