La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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samedi 09 Nov, 2019
Catégorie : Selon la presse

Saint-Brieuc Fonderie. Une renaissance permanente

Télégramme –

Saint-Brieuc fonderie a cette particularité de récupérer les pièces usées pour les refondre et les remettre sur le marché. (Le Télégramme/Lionel Samson)
Le 18 juin 2018, le tribunal de commerce de Paris entérinait la reprise de Saint-Brieuc Fonderie par sept cadres de l’entreprise, avec une participation du groupe Lessard. Un peu moins d’un an et demi plus tard, l’entreprise briochine ne perd plus d’argent et investit dans l’appareil de production. Une satisfaction pour son directeur général, Patrick Ducatillon, et une fierté pour la plupart de ses 115 salariés qui, chaque jour, redonnent vie à un pan de l’industrie briochine.
Sambre et Meuse, Manoir Industrie puis Manoir Saint-Brieuc et enfin Saint-Brieuc Fonderie, autant de noms qui traduisent les aléas d’une entreprise de sidérurgie française, à une époque où il était de bon ton de vendre, voire de liquider les fleurons de l’industrie française. Au 82, rue Jules-Ferry, le nom a changé mais pas les lieux, 10 ha de terrain, des bâtiments dont les cheminées rappellent depuis des lustres ce qu’on y fait, de la sidérurgie, et des gens qui vont et viennent, casque sur la tête. Ça grouille moins qu’au début des années 80 quand Sambre et Meuse employait plus de 800 salariés.

« Quand je suis arrivé il y a trois ans, le site devait fermer », raconte Patrick Ducatillon. « Je connaissais la situation ; en 2001, j’avais connu ça près de chez moi avec le site historique de Sambre et Meuse à Feignies (Nord) près de Maubeuge : là aussi nous avions repris l’entreprise avec d’autres cadres ». Le directeur général de Saint-Brieuc Fonderie est convaincu d’une chose : « Seul le mode de fonctionnement en PME (petite et moyenne entreprise) permet de bien travailler et d’exercer ces métiers de la fonderie qui exigent savoir faire et expérience ».

Une entreprise autonome et une fierté retrouvée
L’autre bienfait, selon lui, de la décision du tribunal de commerce de Paris est d’ailleurs d’avoir rapproché la prise de décision de l’outil industriel. « Nous ne dépendons plus d’une décision lointaine d’un actionnaire chinois », explique-t-il. « Là, nous sommes complètement autonomes ».

Nous ne dépendons plus d’une décision lointaine d’un actionnaire chinois. Là, nous sommes complètement autonomes.
Pour l’avenir de l’entreprise, tout se décide dans le bureau de Patrick Ducatillon, avec les autres cadres investis, qui détiennent 76 % de l’entreprise, mais aussi avec Bertrand Lessard dont le groupe éponyme détient les 24 % restant. Dans les différents ateliers, malgré des conditions de travail pas toujours simples, on retrouve une certaine fierté à travailler l’acier. Véronique, 54 ans, est pontier dans l’entreprise depuis 2008 : « Je pilote le pont pour déplacer les moules qui ont été coulés », lâche-t-elle tout sourire.

Des difficultés à recruter
Plus symbolique encore, Arnaud, 46 ans, est revenu dans l’entreprise en 2019 après un court passage professionnel ailleurs. « J’ai travaillé ici comme meuleur ébardeur entre 2001 et 2018. Je suis parti quelques mois et je suis revenu ; c’est un travail de précision, les conditions sont difficiles, mais j’aime ce que je fais ». Problème, l’entreprise éprouve les pires difficultés à recruter dans des métiers où les formations tendent à disparaître.

image: https://www.letelegramme.fr/images/2019/10/28/chez-saint-brieuc-fonderie-on-travaille-le-metal-liquide-a4880651540x269p.jpg

Saint-Brieuc Fonderie. Une renaissance permanente
Chez Saint-Brieuc Fonderie, on travaille le métal liquide à 1 500 degrés et on le coule dans une emprunte pour faire des pièces qui serviront notamment aux carrières. (Le Télégramme/Lionel Samson)
« À la reprise en juin 2018, nous étions 155 ; là, nous sommes 115, avec des départs à la retraite non remplacés », précise Patrick Ducatillon. « Nous avons un gros programme de formation en interne, mais c’est compliqué car j’ai plein de salariés qui ont 57, 58, 59 ans. Ce sont de métiers de savoir faire. Dès maintenant, je mets les anciens avec des nouveaux en doublon pour ne pas perdre la compétence ».

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Saint-Brieuc Fonderie. Une renaissance permanente
L’entreprise briochine a récemment investi près de 850 000 € dans des fours à induction. Un élément important de modernisation de l’outil de travail si Saint-Brieuc Fonderie veut lutter sur un marché concurrencé par les Chinois. (Le Télégramme/Lionel Samson)
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Le site voit d’abord la création en 1928 des aciéries électriques de Saint-Brieuc. En 1936 ou 1937, Sambre et Meuse, fondée en 1901 dans le Nord de la France, rachète les Aciéries électriques de Saint-Brieuc qui ont subi les effets de la crise de 1929. Le transfert dans l’Ouest de la France avait un motif stratégique : éloigner l’outil de production de la frontière avec l’Allemagne. En 1995, la crise de la sidérurgie a des conséquences et Sambre et Meuse rejoint le groupe Manoir industrie. Puis Manoir est racheté par HSBC en 1997 et passe d’un actionnaire à l’autre jusqu’en 2013. C’est le groupe chinois Yantai Taihai, groupe industriel de forges et fonderies chinois, qui est devenu l’unique actionnaire jusqu’au rachat de Manoir Saint-Brieuc le 18 juin 2018 par des cadres de l’entreprise et le groupe Lessard à Quessoy. Depuis janvier 2019, l’entreprise s’appelle Saint-Brieuc et a son siège social dans la préfecture costarmoricaine.

© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/saint-brieuc/saint-brieuc-fonderie-une-renaissance-permanente-28-10-2019-12419731.php#FfAPJWqrxX2zgB6u.99

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2 commentaires pour : "Saint-Brieuc Fonderie. Une renaissance permanente"

  1. « Le directeur général de Saint-Brieuc Fonderie est convaincu d’une chose : « Seul le mode de fonctionnement en PME (petite et moyenne entreprise) permet de bien travailler et d’exercer ces métiers de la fonderie qui exigent savoir faire et expérience ».

    On ne peut qu’être d’accord. C’est comme cela d’ailleurs que nombre de fonderies continuent de vivre, voire de se développer.

     

    Piwi : » en effet c’est le plus souvent devenu la règle . »

     

  2. Nous étions 780. On travaillait en trois-huit. Une ruche bourdonnante.
    J’ai travaillé chez UASM de 1973 à 1988.
    C’étaient de beaux métiers!
    J’ai assisté de loin à la descente aux enfers de l’entreprise. Toutes les avanies subies.
    Qu’un homme aujourd’hui continue de faire vivre cette petite est admirable.
    Patrick Ducatillon a beaucoup de courage et mérite d’être soutenu.
    Ce que fabrique cette petite usine sera indispensable tant que l’on cassera des cailloux. Un carrier ne peut attendre des jours et des semaines pour être dépanné: sa proximité du client français demeure un atout.
    Il serait utile que les carriers prennent conscience de la nécessité de soutenir une entreprise capable de leur fournir le plus rapidement possible la pièce dont ils ont besoin.
    Il y a longtemps que j’en suis parti mais je demeure attaché.

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