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Par : piwi
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lundi 04 Sep, 2017
Catégorie : Economie

Les grandes ambitions de l’usine Toyota de Valenciennes

L’usine nordiste du constructeur nippon, qui a franchi l’an dernier le cap des trois millions de Yaris produites en cumul, ambitionne de faire l’objet d’un sérieux lifting afin d’augmenter sa capacité et d’obtenir l’assemblage d’un deuxième modèle. « Pour l’instant, ces projets ne sont pas validés », tempère Luciano Biondo, le patron du site, qui doit encore obtenir l’aval du Japon sur ces deux sujets.

Celui-ci prépare néanmoins le terrain depuis son arrivée sur place en 2014 pour montrer « une copie propre » à ses responsables et « être prêt en cas de feu vert ». En trois ans, l’ancien patron de l’usine PSA de Trnava (Slovaquie) affirme avoir fait progresser la qualité et la productivité du site, malgré les nouveautés industrielles (lancement de la peinture bi-ton et de l’hybride). Preuve du soutien des salariés, il a surtout signé fin juillet un nouvel accord d’entreprise pour la période 2018-2020 avec quatre organisations syndicales (CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC).

Flexibilité

Comme les ventes de la Yaris le permettent, le texte prévoit l’embauche à partir de ce mois-ci de 300 salariés – qui seront puisés dans le volant d’intérimaires (900 personnes actuellement)- et un plan de formation et de qualité de vie au travail, le tout en échange d’un élargissement du dispositif de souplesse des horaires.
Toyota Valenciennes devrait donc bientôt compter quelques 3.200 salariés, et l’amplitude du compteur de temps de travail s’établira désormais sur trois ans, contre un an aujourd’hui. Chez FO, on n’a pas voulu « mettre le nez rouge » pour s’y opposer. « La flexibilité existe depuis le début du site. On ne fait qu’élargir les compteurs et les heures supplémentaires sont majorées », rappelle Fabrice Cambier, délégué FO.

Confiance pour l’avenir

« C’est différent des accords passés chez PSA ou Renault, constate Thomas Mercier, à la CFDT. Chez nous, la survie du site n’est pas en jeu. Mais quand on voit ce qui a pu arriver aux autres, on se dit qu’il faut être compétitif ». Seule la CGT, qui représente 18 % du personnel, n’a pas ratifié l’accord d’entreprise. « Le texte augmente la rentabilité du site au détriment de l’emploi », juge Eric Pecqueur, le délégué CGT.

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« Cela nous permettra de conjuguer des travaux de modernisation et la demande commerciale », estime Luciano Biondo. Car le patron de l’usine, un Valenciennois pur jus, souhaite faire en sorte que ce document permette l’arrivée dans le Nord de la nouvelle méthode de production et de conception des véhicules Toyota New Global Architecture (TNGA) , qui s’accompagnerait d’un investissement potentiel d’environ 400 millions d’euros et d’une augmentation de capacité. Pour rappel, Toyota a investi ces derniers mois 1,3 milliard de dollars dans son usine du Kentucky, 600 millions de dollars dans l’Indiana, 240 millions de livres à Burnaston, en Angleterre, et 450 millions de dollars en Turquie.

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Dans l’accord d’entreprise, le déplacement de secteurs entiers de l’usine est évoqué, à commencer par celui de l’assemblage. La construction d’un nouvel atelier de peinture pour répondre à la nouvelle garantie anti-corrosion de vingt ans est aussi dans les cartons, tout comme l’automatisation de l’atelier de carrosserie et l’installation d’une nouvelle machine à injecter le plastique. Au total, si tout se passe bien, quelques 300 robots supplémentaires pourraient rejoindre les lignes. «Vu leur ampleur, ces travaux seraient faits hors du temps de production», précise Thomas Mercier. L’objectif étant d’atteindre un volume de 300.000 véhicules par an, contre un peu plus de 230.000 prévus cette année.

Par ailleurs, l’usine française est sur les rangs pour l’obtention d’une deuxième voiture à fabriquer. Il pourrait s’agir d’une Yaris version SUV, ou d’un autre modèle. Vu les plates-formes concernées, la concurrence viendrait de l’usine Toyota de Kolin, en République tchèque, qui usine la petite Aygo. Le siège japonais pourrait donner le feu vert au premier semestre 2018. Si le «go» est obtenu, le site nordiste pourrait voir ses effectifs gonfler, et sa capacité de production augmenter à nouveau. «Nous voulons faire en sorte que cela devienne une évidence», confie Luciano Biondo.

Julien Dupont-Calbo

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