A quoi tient cette résurrection ? D’abord, au sursaut des immatriculations de voitures neuves, qui ont progressé de 8,2% sur les dix premiers mois de l’année. Ensuite, du poids croissant des exportations vers les marchés extra-européens. Notamment pour les modèles « premium », plus difficiles à industrialiser sur place. Près du quart des voitures assemblées en Europe (soit 3,8 millions) partent aux Etats-Unis (pour 28 %), en Chine (13,5 %), en Turquie ou en Russie. Enfin, à la faiblesse de l’euro, qui a redonné des marges de manœuvre aux constructeurs.
Et la France là-dedans ? Elle reste malheureusement largement décrochée (-60% comparé à 2007, soit 1,5 million de voitures). Ce sont surtout les pays de l’Est qui en profitent, tout comme l’Espagne, qui est devenue le premier producteur des constructeurs généralistes, grâce à une compétitivité retrouvée. In fine, les usines européennes sont encore surdimensionnées par rapport à la demande réelle. Elles ne tournent aujourd’hui qu’à 70 % de leurs capacités réelles. Si c’est bien la confirmation d’un sursaut, c’est loin d’être la fin de la crise automobile ? D’autant qu’on ne connaît pas encore les conséquences du scandale Volkswagen sur les modèles diesel…