Publié par Frédéric Marais – MÉTALLURGIE/CHAMPAGNE-ARDENNE.
Toujours spécialisée dans la fabrication de pièces pour mines et cimenteries, la fonderie Ferry-Capitain, la figure de proue du groupe Compagnie Industrielle et Financière de Bussy, s’est diversifiée depuis quelques années dans l’aéronautique et les énergies renouvelables.
L’usine de Vecqueville, en Haute-Marne, s’est dotée de nouveaux équipements pour 5 millions d’€ afin de conquérir de nouveaux marchés et produire des éléments de plus en plus gros, répondant à l’appétit de productivité de ses clients.
Ferry-Capitain est capable de concevoir, mouler, fondre, usiner, tailler une pièce et de la monter sur site. ©Frédéric Marais / Agence Info.
Visiter une fonderie, c’est un peu faire un saut dans le passé. Comme une machine à remonter le temps qui nous transporterait à l’époque de l’industrie lourde et de la classe ouvrière, du travail physique et de la matière brute. Sauf que cette activité traditionnelle, un peu en voie de disparition il faut bien le reconnaître, s’accommode parfaitement du modernisme le plus abouti.
Ferry-Capitain, c’est d’abord une vénérable maison fondée en 1831 par Auguste Capitain sur les bords de la Marne. Les installations sont toujours là, au pied d’une colline boisée, sorte de mont Saint-Michel relié au continent par une passerelle en période d’inondation.
La fonderie et l’usinage sont les deux mamelles auxquelles se sont abreuvées des générations d’ouvriers. L’entreprise emploie encore plus de 400 salariés, dans un ballet continuel de casques verts et de casques rouges. Un univers où se télescopent (c’est une image) la brouette poussée par un homme en bleu de travail et la remorque radiocommandée aux fins de transporter d’énormes pièces d’un point à l’autre de l’usine.
Leader sur les gros engrenages
L’entreprise haut-marnaise est spécialisée dans la fabrication de grandes pièces à l’unité. ©Frédéric Marais / Agence Info.
C’est ce qui frappe ici : la dimension hors normes des produits aussi bien que des bâtiments. « Nous fabriquons des couronnes dentées allant jusqu’à 16 mètres de diamètre », indique Stéphane Delpierre, l’homme en charge des projets de développement chez Ferry-Capitain.
« C’est la tendance, poursuit le responsable : nos clients nous demandent des pièces de plus en plus grosses en vue de disposer de moyens de production de plus en plus importants. »
Cette surenchère concerne en particulier les broyeurs pour mines et cimenteries, que l’entreprise haut-marnaise fournit en couronnes, pignons et fonds de broyeurs pour la transmission de puissance. « Nous sommes le leader mondial de la production de gros engrenages », souligne Stéphane Delpierre.
Le marché de l’extraction minière et de la cimenterie représente encore plus de 50 % du chiffre d’affaires de la société (85 millions d’€ en 2014), laquelle exporte 85 % de sa production dans 200 pays environ. Ses autres clients appartiennent aux secteurs de la sidérurgie, de la production classique d’énergie (hydraulique, pétrole), et plus récemment à ceux de l’aéronautique et des énergies renouvelables.
Haute technologie à prix low cost
L’usine est pratiquement restée dans son jus, ce qui participe à son charme et à son attrait pour le visiteur. ©Frédéric Marais / Agence Info.
Faute de pouvoir s’aligner sur les prix de ses concurrents espagnols ou allemands, Ferry-Capitain a abandonné il y a quelques années l’éolien terrestre auquel il fournissait une dizaine de pièces différentes. Ses espoirs de diversification reposent désormais sur l’éolien offshore (installé en mer) et sur les hydroliennes (sortes d’éoliennes immergées qui utilisent l’énergie des courants).
« Ce sont des pièces plus grosses, qui demandent un degré de finition et de contrôle plus important », commente le responsable des projets de développement. Un produit plus en adéquation avec les capacités de l’usine de Vecqueville.
Dans un pays très en retard sur ce créneau, Ferry-Capitain guette les opportunités qui peuvent se présenter à lui. Mais c’est du côté des Etats-Unis qu’est venue une grosse commande pour Alstom et General Electric (GE) : une pièce de rotor de plus de 7 m de diamètre et de plus de 40 t pour cinq éoliennes installées au large des côtes de l’Etat de Rhode Island.
« Nous avons travaillé en codesign avec GE, qui au départ avait conçu un prototype mécanosoudé que nous avons transformé en version moulée. L’offshore, c’est de la haute technologie à prix low cost. Mais c’est un marché d’avenir à côté duquel on ne peut pas passer. »
Stéphane Delpierre est le responsable des projets de développement de l’entreprise. ©Frédéric Marais / Agence Info.
Pour mettre tous les atouts de son côté, la figure de proue du groupe Compagnie Industrielle et Financière de Bussy – qui s’est constitué autour de Ferry-Capitain – investit dans de nouvelles machines et de nouvelles compétences.
Ça a été le cas par exemple depuis 2013 avec l’achat de deux cobots (robots collaboratifs rendant certaines tâches moins pénibles) et d’une machine-outil permettant d’usiner un moule directement. Des investissements à hauteur de 5 millions d’€.
Alliant savoir-faire traditionnel et techniques de pointe, cette entreprise familiale depuis six générations fabrique bon an mal an 9 000 t de produits en acier, et autant en fonte. « La société Ferry-Capitain se porte bien », se plaît à souligner Stéphane Delpierre.
©Frédéric Marais/
Un excellent article sur une fonderie , poids lourd de l’industrie française et ….qui exporte 85 % de sa production.
Un grand merci de la part des élèves de 3ème année (Promo2015) de l’ESFF à l’entreprise FERRY CAPITAIN qui nous soutient financièremet et matériellement par des prêts de tenues de protections fondeurs pour notre coulee de la cloche qui aura lieux non loin de BUSSY, à ROBECOURT.