La carte du départ
Un moment fort pour Benedict Donnelly, le président de l’association Hermione-La Fayette, à l’origine de la construction du bateau dans l’arsenal de Rochefort. « Nous n’avions pas prévu d’être nous même armateur et société de navigation », raconte-t-il, mais aucune entreprise n’a voulu prendre le risque de faire naviguer cette frégate qui nécessite de monter « à 47 mètres de hauteur pour toutes les manœuvres » et dont « l’équipage est mixte », avec 78 personnes à bord, des hommes et des femmes, parmi lesquels 15 professionnels et 63 volontaires.
7.500 miles marins à parcourir
Au XVIIIe siècle, 200 personnes composaient l’équipage du bateau et les manœuvres étaient par conséquent plus rapides. « Prendre des ris réduire la surface d’une voile e… dans les hunes plates-formes intermédiaires dans … dans de bonnes conditions météo, c’est de 3 à 4 heures de travail avec tout l’équipage en haut, explique Yann Cariou, l’actuel capitaine de « L’Hermione ». A l’époque, ils devaient mettre une demi-heure ». Mais, les marins du XVIIIe siècle ne bénéficiaient pas des prévisions actuelles permettant de ne pas se laisser surprendre par du gros temps.
Au total, « L’Hermione » doit parcourir 7.500 miles marins, soit 13.000 kilomètres. Le bateau fera une première escale aux Canaries, du 6 au 9 mai, où aura lieu une relève d’équipage. Puis il s’élancera en direction des Etats-Unis, et à l’issue d’une traversée de 27 jours gagnera les côtes américaines à Yorktown – berceau de l’indépendance américaine –, en Virginie, le 5 juin. Il fera ensuite étape à Mount Vernon, Alexandria, Annapolis, Baltimore, Fort Mifflin, Philadelphie, New York, Greenport, Newport, Boston et Castine.
La carte animée du parcours
« Mouvement extraordinaire » aux Etats-Unis
« Il était difficile de susciter beaucoup d’enthousiasme avant de savoir quand le bateau allait venir. Maintenant le mouvement est extraordinaire » outre-Atlantique, note John Crawford, vice-président de la fondation Hermione. De fait, le marquis de La Fayette, qui vint apporter la nouvelle du soutien du roi de France aux insurgés américains, reste un mythe aux Etats-Unis. « Au Congrès, siège de tous les grands moments de la vie politique du pays, il n’y a que deux portraits : celui de Washington et celui de Lafayette », rappelle-t-il.
A New York, raconte la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, qui a soutenu le projet pendant des années en tant que présidente de la région Poitou-Charentes, « la frégate de la liberté passera le 4 juillet jour de la fête nationale, NDLR devant la statue de la liberté ». Tout un symbole.
« L’Hermione » poursuivra ensuite sa route jusqu’à Saint-Pierre et Miquelon où elle est attendue le 23 juillet, après une escale au Canada. Puis repartira vers la France continentale, avec une arrivée à Brest programmée entre le 10 et le 17 août.