Pont-à-Mousson. Ce serait une éclaircie dans un contexte économique 2013 bien sombre. 17 h 51, hier soir, la bonne nouvelle est tombée par voix de mail, en provenance des hautes instances de l’entreprise phare du bassin Mussipontain. « Saint-Gobain Pam remporte un contrat avec le Koweït portant sur des tuyaux de grand diamètre » titre la missive.
Espérée depuis plusieurs semaines, la commande au nom de code Mew 38, vient enfin de tomber. Depuis le matin déjà, la rumeur bruissait de-ci de-là. Venant contrecarrer les propos dépités qui, deux jours auparavant, annonçaient son échec. « Le Koweït est tombé à l’eau. Ils ont perdu l’Égypte, car les banques internationales n’ont pas voulu suivre », confiait inquiet un salarié.
Hier, il a retrouvé le sourire. Sans pour autant crier victoire. « Saint-Gobain Pam a signé ce jour un contrat ‘’Az-Zour’’ destiné à la fourniture de tuyaux et de raccords pour le ministère des eaux et de l’électricité du Koweït », livre le communiqué. À la clé, à terme, un chèque de 200 millions de dollars (154 millions d’euros) pour l’usine de Pont-à-Mousson.
Seul hic, là où d’aucuns annonçaient triomphalistes un an et demi de travail. Saint-Gobain Pam joue la carte de la prudence. « Un premier lot de 40 millions de dollars (31 millions d’euros) a d’ores et déjà été enregistré et permet d’assurer pour trois mois, une activité soutenue sur les lignes de tuyaux grand diamètres de l’usine de Pont-à-Mousson ».
Trois mois de travail, qui remettent sine die, en cause, les mesures de chômage partiel, initié par l’entreprise depuis le 2 avril dernier sur les sites de Pont-à-Mousson et de Blénod. « La fabrication désormais possible des tuyaux du 1er lot du contrat, rendra caduques, dans les meilleurs délais possibles, les dispositions prises dans le cadre de l’APLD (chômage partiel) », confirme la direction de Saint-Gobain Pam. « Montrons-nous réactifs », avait lancé en janvier dernier, Claude Imauven. À la faveur de ses vœux au personnel, le PDG n’avait pas caché que « les difficultés des collectivités locales européennes et l’instabilité du Moyen-Orient, avaient plombé les commandes ». Avec la signature de ce nouveau contrat, c’est une bouffée d’air qui sera donnée aux salariés qui, il y a dix jours encore, par la voix de la CGT, contestaient les mesures d’application du chômage partiel. Et notamment les répercussions salariales. Mêmes atermoiements sur les mesures de mutations conjoncturelles.
Le Koweït, vient là encore apporter de l’huile dans les rouages. Hier, d’autres livraient volontiers en aparté, que le Qatar, pourrait lui aussi se laisser séduire par les tuyaux Mussipontains. C’est le moins, qu’on puisse leur souhaiter.
Emmanuel VACCARO
