Alors qu’un technocentre de 2 700 m² — future vitrine du service recherche et développement qui comptera une salle de réalité virtuelle — est en construction juste à côté de l’usine, ce lourd investissement doit permettre d’équiper l’espace industriel de nouvelles machines adaptées à la commande venue d’outre-Rhin. « On va devoir produire 300 000 culasses de plus par an », se réjouit Sylvain Gautier, président de Montupet. La société travaille déjà pour BMW, Renault, Ford et Volvo. Un million de culasses sont pour l’heure produites chaque année.
La société Montupet a été créée en 1894, il y a 123 ans, à Nogent-sur-Oise. Pierre Montupet, son fondateur, avait alors installé dans son jardin son premier atelier de fonderie. L’activité avait fini par être transférée à Laigneville, en 2000, pour s’agrandir. Avant de connaître des temps plus difficiles et le chômage partiel à la fin des années 2000, puis d’être rachetée par le Canadien Linamar début 2016.
A l’entrée du site, peu de langues se délient toutefois. La plupart des salariés assurent ne pas être informés ou ne pas vouloir s’exprimer. « On avait un petit peu peur mais là, on est super contents. C’est reparti pour dix ans », lâche tout de même l’un d’entre eux. Finalement, c’est Robert Dudon, délégué syndical CFTC, qui raconte : « Sans ce contrat, il n’y aurait pas eu que les intérimaires touchés par les suppressions de postes. Mais grâce au bon climat social qui règne ici, nous avons travaillé depuis deux ans pour réduire les coûts de production de 6 € par pièce. C’est une bonne nouvelle pour les sous-traitants et les partenaires comme les transporteurs. »
Montupet, à Laigneville, représente en effet la plus grosse entreprise de la circonscription, et même l’une des majeures de l’Oise. « La suppression de postes aurait été une catastrophe, souffle ainsi Frédéric, employé d’une société dépendante du géant de la culasse. C’est un bassin en crise ici, surtout en termes d’emplois et d’économie. » « C’est une excellente nouvelle pour l’avenir du territoire, renchérit Edouard Courtial, député (LR) et président du conseil départemental, sur sa page Facebook. Elle devrait permettre la pérennisation du site pour une dizaine d’années supplémentaires et aboutir à des créations nettes d’emplois. »