Le Parisien –
L’historique monument aux morts de la ville a été entièrement rénové à l’occasion du Centenaire de la Grande guerre.
« C’est du beau travail », s’exclame Robert en scrutant le monument aux morts. Après un mois et demi de rénovation, la statue « La Gloire » trône de nouveau sur la place du 11-Novembre à Cormeilles-en-Parisis. C’est une fonderie de Seine-et-Marne qui s’est occupée de retirer la crasse et l’oxydation mais aussi de consolider certaines soudures malades et de lui redonner sa patine originelle.
La statue sera officiellement dévoilée à la population samedi à 15 heures. « C’est le patrimoine historique de la ville. ça fait longtemps qu’on y pensait parce qu’on ne voyait plus grand chose avec les affres du temps. Le Centenaire de la Grande guerre était une bonne occasion de le faire », confie le maire (LR) Yannick Boëdec.
L’occasion également de remettre en lumière l’histoire de cette oeuvre. Elle avait été commandée par la ville au sculpteur Paul-Albert Bartholomé et acquise à bas coût grâce aux relations amicales qu’entretenait ce dernier avec Louis Gonse, maire de la ville durant la Grande guerre et critique d’art.
Inaugurée le 17 octobre 1920 en présence de nombreuses personnalités, cette sculpture haute de 2,25 m et pesant plus de 500 kg, coulée dans les ateliers de la célèbre fonderie Hébrard, est en réalité extraite d’un ensemble plus vaste composé par l’artiste pour le tombeau de l’écrivain Jean-Jacques Rousseau au Panthéon.
L’oeuvre originale est aujourd’hui conservée au musée d’Orsay. Faite de plâtre, elle comporte trois personnages féminins. C’est l’un de ses derniers, tenant une couronne de lauriers au-dessus de sa tête, qui est représenté sur la statue exposée à Cormeilles-en-Parisis.
Les noms des soldats morts sont apposés en 1954
« Notre monument représente la dignité dans la douleur et l’adversité, explique Catherine Clément, responsable de la maison du patrimoine cormeillais Aux musées réunis. Bartholomé a choisi de réaliser un monument simple et modeste, qui tranche par cette sobriété avec de nombreux monuments aux morts de l’Hexagone aux représentations guerrières et triomphantes ou aux femmes et orphelins éplorés et larmoyants. »
En 1954, les abords du monument ont été réaménagés pour permettre l’installation de dalles d’ardoise d’Angers (Maine) portant les noms des soldats décédés durant les deux premières guerres mondiales.
Deux répliques de « La Gloire » existent en France : une de même taille à Saint-Jean-d’Angély (Charentes-Maritimes) et une autre plus petite à Plazac (Dordogne).