La problématique récente est liée à l’augmentation des exigences réglementaires et à leurs applications en partie rétroactive à des pièces déjà fabriquées. La ségrégation carbone ne constitue pas une « pratique non conforme » et n’est pas liée à la revue des dossiers de fabrication en cours au Creusot.
Pourriez-vous nous faire un rappel des faits ?
NG : Fin 2014, une concentration en carbone supérieure aux critères de l’arrêté ESPN de 2005 est détectée sur certaines zones de l’acier du couvercle et du fond de la cuve du réacteur EPR de Flamanville 3. En collaboration avec l’ASN et EDF, un programme d’essais complémentaires est mis en œuvre par les équipes d’AREVA NP afin de démontrer l’aptitude des pièces concernées. Validé par l’ASN en décembre 2015, le programme d’essais est lancé fin 2015 et s’est terminé le 7 décembre 2016, date à laquelle AREVA NP a remis son dossier à l’ASN pour instruction. En parallèle, EDF et AREVA NP ont décidé de lancer une analyse exhaustive des pièces de forge constituant les composants primaires du parc sensibles à une concentration carbone élevée. Cette étude identifiait les fonds primaires de générateurs de vapeur (GV) issus de lingots conventionnels de Creusot Forge et surtout du forgeron japonais, JCFC. 46 fonds ont été recensés en France, installés sur 18 réacteurs.
Quel est le plan d’actions mis en place par EDF et AREVA NP pour remédier à cette situation ?
NG : EDF, en liaison avec l’ASN, a lancé un programme de mesures du carbone sur les fonds de GV concernés. C’est AREVA NP, à la demande d’EDF, qui a mené ces mesures de carbone sur site, généralement par spectrométrie mobile mais parfois aussi par analyse chimique de copeaux prélevés mécaniquement. AREVA NP a également réalisé des contrôles non destructifs surfaciques (ressuage) et volumiques (ultrasons) sur ces mêmes fonds. Ces contrôles et mesures ont principalement été effectués lors des arrêts de tranche programmés. À partir de ces données et d’essais complémentaires réalisés dans la même période, des dossiers de justification de la tenue à la rupture brutale de chacun de ces fonds ont été produits, associant les compétences des ingénieurs thermo-hydrauliques, des mécaniciens et des métallurgistes d’AREVA NP et d’EDF.
Le 13 mars dernier, l’ASN a communiqué sur l’autorisation de redémarrage des 12 réacteurs équipés de fonds de générateurs de vapeur en provenance de JCFC. Aujourd’hui, les dix-huit réacteurs du parc français concernés sont en service. En complément des dossiers spécifiques à chaque tranche, EDF et AREVA NP se sont engagés à réaliser un programme d’expertise à très long terme, qui consiste à sacrifier des pièces pour améliorer la connaissance, apporter des éléments de caractérisation complémentaires et conforter les marges dans les études produites.
Source :
http://www.sfen.org/fr/rgn/segregation-carbone-retour-sur-les-actions-mises-en-oeuvre
Spectrométrie mobile pour le carbone ? Surprenant voir flippant, non ?
PIWI fait la part belle au lobby du nucléaire ??
Alors que l’ASN a relevé en octobre 2016:
« GV n°335 de Fessenheim 2
•Le chutage de la masselotte prévu en cours de forgeage n’a pas été réalisé sur la virole basse en 2008/ •Écart aux règles de l’art/ •Conséquences pour la sûreté nucléaire potentiellement majeures
•Cette virole aurait dû être rebutée »
Source: https://reporterre.net/IMG/pdf/asn-…
« responsable du projet ségrégation carbone »
Y’a un projet ségrégation carbone?? intéressant çà.
Voila un autre article de la SFEN qui reprend quasiment les mêmes explications, mais datant de novembre 2016.
http://www.sfen.org/fr/rgn/surete-n…
En attendant, le document mis en lien par Jo de Plouf montre bien que c’est pas super clair non plus du coté d’Areva/Le creusot.
Et surtout, la communication désastreuse menée par les intéressés sur le sujet leur porte préjudice…