Depuis le début de semaine, l’inquiétude et la tension se sont emparées du site de la Fonderie mayennaise, connue sous le nom de Fonderie de Brives, jusqu’en 2007. L’entreprise, spécialisée dans la fabrication de pièces pour le machinisme agricole, les poids lourds ou encore la robinetterie, et qui comporte un bureau d’études intégré, compte 118 salariés.
Pourtant, ce n’est pas le manque de débouchés économiques de l’entreprise qui est en cause. Son carnet de commandes, de deux millions d’euros, en atteste. Problème : ces commandes ne peuvent pas être honorées. Au printemps dernier, l’un des deux fours de production de la société est parti en fumée, dans un incendie.
Côté emplois, l’entreprise, en 2014, continuait même d’embaucher. Il était prévu qu’à la fin de l’année dernière, 150 personnes composent son effectif et que son chiffre d’affaires atteigne 14 millions d’euros, après avoir été, au premier trimestre 2014, de trois millions d’euros.
Enfin, un peu plus tôt en 2014, l’intercommunalité avait choisi d’investir 300 000 € afin d’aider l’entreprise à poursuivre son activité : faute d’infrastructures, la Fonderie était dans l’incapacité de répondre à un engagement de sept millions d’euros. Il était alors question de créer une nouvelle sablerie.
Après l’incendie, si le four numéro 2 a redémarré en cadence normale depuis le 12 novembre, la société d’assurances, elle, n’a toujours pas dédommagé la Fonderie, indique la direction. Résultat : il manque 900 000 € dans la trésorerie.
Pour remédier aux difficultés, en septembre dernier, le conseil communautaire avait accepté une remise de délai des loyers « en attendant les indemnités d’assurance », avait précisé son président, Michel Angot.
En ce début 2015, la situation se tend encore un peu plus, comme témoigne anonymement ce salarié, en CDD : « Je lis dans les journaux que tout va bien dans cette entreprise. Ce n’est pas vrai. Il y a de la pression. On n’ose pas communiquer, dire que nous n’avons pas nos salaires. Mais ce n’est pas normal. Nous voulons que ça se sache, que la situation est difficile, ici. Que l’entreprise va mal et que c’est très tendu. »
Depuis le mois de décembre, une action est intentée en justice contre la compagnie d’assurances pour « sauver » la Fonderie.
La Fonderie mayennaise en quelques dates
La Fonderie mayennaise a une expérience de plus d’un siècle. À partir de 2005, la société, alors connue sous le nom de Fonderie de Brives, était déjà dans la tourmente, avec un placement en redressement judiciaire. Elle avait évité une fermeture in extremis, en 2007, avant le licenciement de 45 employés sur 111 et sa reprise, sous l’entité Fonderie mayennaise.
La communauté de communes l’avait déjà « sauvée » une première fois en 2008, en rachetant les murs et le terrain. Elle s’était également engagée à construire une extension de nouveaux fours avant de verser une aide de 90 000 €. Dans le même temps, la Fonderie s’était engagée à conserver les emplois.
Sophie UGHETTO
Ben alors, les mayennais !
On espère que cette fonderie restera dans notre paysage…….
Good luck!
en attendant toujours pas de salaire ….
des employés ayant travaillé tout le mois, obligé de se nourrir au resto du cœur !
une honte !