LES ECHOS –
Le tribunal de commerce de Paris a accepté la reprise de l’usine de roues d’Alvance à Châteauroux (Indre) par l’équipementier Saint Jean Industries, fortement soutenu par les pouvoirs publics. L’industriel rhônalpin conservera 166 des 270 emplois.
Saint-Jean Industrie, qui crée une filiale Imperial Wheels, entend développer à Châteauroux sa technologie Cobawheels de roues de grande dimension mise au point par sa filiale américaine.
Saint-Jean Industrie, qui crée une filiale Imperial Wheels, entend développer à Châteauroux sa technologie Cobawheels de roues de grande dimension mise au point par sa filiale américaine. (Romain Berchet/Radio France/Maxppp)
C’est l’épilogue judiciaire pour la dernière usine française de roues de voitures, Alvance Wheels à Diors (Indre). Le tribunal de commerce de Paris a désigné mardi l’équipementier automobile Saint Jean Industries, qui a obtenu un soutien massif des pouvoirs publics , puisque l’Europe, l’Etat, le Conseil régional Centre-Val de Loire et le fonds Avenir Automobile géré par Bpifrance lui amènent 53 millions d’euros en prêts de long terme et subventions.
Cette solution n’était pas la mieux disante socialement, puisque Emile di Serio, le président de Saint Jean Industries ne conserve que 166 emplois sur 270. Alors que d’autres candidats promettaient de maintenir tout l’effectif. Mais sa proposition est la plus convaincante en termes d’investissements sur le site et la plus prometteuse sur les débouchés, d’autant qu’il a reçu des engagements fermes de Renault et Stellantis pour 2022 et 2023. Emile di Serio espère atteindre 1,6 million d’unités d’ici 2026, et gagner de nouveaux marchés. Il vise à terme un effectif de 400 emplois.
43 millions d’euros investis
L’industriel lyonnais apporte 7 millions d’euros, soit un financement cumulé de 60 millions d’euros. Il prévoit de consacrer 43 millions d’euros afin de rénover cette fonderie, « qui a souffert d’un sous investissement chronique malgré les précédentes reprises », explique-t-on au cabinet d’Agnès Pannier Runacher.
Saint-Jean Industrie, qui crée une filiale Imperial Wheels, entend développer à Châteauroux sa technologie Cobawheels de roues de grande dimension mise au point par sa filiale américaine.
L’Ex-Française de roues a souvent été dans les radars des ministres successifs et des comités de restructuration industrielle
Ancienne propriété de Montupet jusqu’en 2010, l’Ex-Française de roues a souvent été dans les radars des ministres successifs et des comités de restructuration industrielle. Montupet l’avait vendue à l’indien Deltronix, qui ne faisait pas face à ses charges. Puis la justice l’avait confiée en 2015 à l’ex-dirigeant de Valeo Thierry Morin, puis en 2018 au conglomérat anglais Alvance de Sanjeev Gupta , dont on connaît les déboires.
L’usine est sauvée, l’investissement industriel qui est programmé va la rendre compétitive, salue en substance le ministre de l’économie Bruno Le Maire. 104 des 270 salariés vont recevoir leur lettre de licenciement dans les jours qui viennent. Ils auront accès au Fonds exceptionnel pour les salariés de la filière automobile, financé par l’Etat et les constructeurs, et qui comprend le maintien de la rémunération nette pendant un an, des aides à la création d’entreprise, la formation et à la mobilité.