Plusieurs centaines d’habitants de Saint-Claude (Jura) ont manifesté samedi en soutien aux 280 salariés de la fonderie automobile MBF, le premier employeur privé de la commune menacé d’une fermeture prochaine. La manifestation a rassemblé un millier de personnes (salariés de la fonderie et d’autres entreprises, élus, habitants de la région…) dans cette commune de 9.000 habitants, selon les organisateurs, 700 selon la gendarmerie. En signe de solidarité, les commerçants ont baissé leurs rideaux sur le parcours de la manifestation.
Placée en redressement judiciaire depuis novembre, la fonderie automobile MBF n’avait obtenu que quatre semaines de sursis, le 31 mars au tribunal de commerce de Dijon, jusqu’à la prochaine audience fixée au 27 avril. Le tribunal avait pointé l’absence d’offre de reprise et jugé le plan de continuation de l’actuelle direction insuffisant. La mobilisation de la population est une «satisfaction», a souligné Nail Yalcin, porte-parole de l’intersyndicale (CGT, Sud Industrie, CFDT et FO) de MBF Aluminium. «Si MBF coule, c’est la ville qui coule», a déclaré Jean-Louis Millet, le maire de la commune.
Les syndicats attribuent les difficultés de l’entreprise au «désengagement» de ses deux clients quasi-exclusifs, PSA et Renault, qui n’honorent pas leurs commandes à hauteur des volumes promis, selon eux. «On ne demande pas la lune, juste le respect des commandes», a déclaré Nail Yalcin. Le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé sur place des «constructeurs automobiles qui profitent de la crise de la Covid pour délocaliser».