L’Hexagone a exporté un solde net de 89 TWh d’électricité vers ses voisins, l’an dernier. C’est en majorité l’Allemagne et le Royaume-Uni qui en ont profité. Le précédent record datait de 2002. Le chiffre marque à la fois le retour à la normale de la production nucléaire mais aussi la faiblesse de la demande en France…
Par Nicolas Rauline Publié le 2 janv. 2025
Les bonnes nouvelles pour l’économie française sont suffisamment rares en ce moment pour être soulignées :
l’Hexagone a battu son record d’exportation d’électricité l’an dernier.
En 2024, la France a exporté 89 térawattheures (TWh) d’électricité vers ses voisins, explosant le précédent record qui datait de 2002, à 77 TWh (et 50,1 TWh en 2023). Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE, l’a officialisé ce jeudi , se félicitant du fait que « la France dispose d’une électricité bas-carbone abondante » et que le niveau de production soit revenu à son niveau normal.
On savait que le discours antinucléaire avait pris du plomb dans l’aile lors de la crise énergétique de 2022. Une succession d’événements vient d’enfoncer le clou, dans l’indifférence générale.
C’est Ebba Busch, vice-première ministre suédoise, qui ouvrit le bal en déclarant le 13 décembre : « Je suis furieuse contre les Allemands. »
Elle pointait ici l’inefficacité de leur politique énergétique qui, sortant du nucléaire, privait le pays de 22 GW. « Sans ce socle, peut-on lire dans un article de L’Express écrit par Sébastien Julian, l’Allemagne devient très dépendante des énergies renouvelables. »
Or, n’étant pas pilotables, ces dernières obligent l’Allemagne, quand le vent ne souffle pas et que le soleil se couvre, à :
• Importer massivement de l’#électricité en provenance de ses voisins, ce qui fait monter les prix chez ces mêmes voisins. Ainsi, prendre une douche dans le sud de la Suède a pu coûter, certains jours, 265 fois plus cher qu’à l’accoutumée.
• Rallumer ses centrales à charbon. Le 27 décembre, l’Allemagne a ainsi émis 12 fois plus de #CO2 que la France.
