LES ECHOS
Par Lionel Steinmann
En séparant leurs fonctions achats, les deux constructeurs poursuivent le détricotage de leur alliance. Pour conserver la taille critique, le Français mise sur des alliances à la carte.
EXTRAITS
l’alliance entre les deux constructeurs a vécu. , là où ils étaient auparavant censés tout faire ensemble (soit en « leader », soit en « follower ») les structures communes, celles qui devaient leur apporter des économies d’échelle, vont disparaître. Et cela peut poser à Renault un problème de taille.
La fin de la structure d’achats commune aux deux groupes. En ramenant ses droits de vote chez Nissan de 43 % à 15 %, Renault ne peut plus être considéré comme contrôlant Nissan.
De la quatrième à la treizième place
Au premier semestre 2023,Renault et Nissan ont écoulé un total de 2.730.000 voitures et véhicules utilitaires, ce qui donnait à l’alliance la quatrième place mondiale au palmarès des constructeurs.
Mais en solo (la partition qu’il jouera désormais), le Losange plonge à la treizième place, avec 1.142.000 unités, soit près de quatre fois moins que le groupe Volkswagen, et trois fois moins que Stellantis, deux de ses concurrents directs en Europe.
« deux structures d’achat séparées, c’est moins de capacité à obtenir les meilleurs coûts ».
« Des entreprises indépendantes qui travaillent ensemble »
François Provost, le directeur des achats du groupe, confirme : « Le plus important n’est pas de faire du volume pour du volume, mais de commander exactement la même pièce », explique-t-il aux « Echos ».
Selon le dirigeant, « la nouvelle organisation est beaucoup plus porteuse de synergies que le modèle ancien. Renault, Nissan et Mitsubishi sont des entreprises indépendantes qui travaillent ensemble sur le long terme. Il n’y a pas de limite aux coopérations dans une logique de projets, dès lors qu’elles ont un impact business. »
Des partenariats industriels en Inde ou en Amérique latine, basés sur le partage de plateformes ou l’utilisation croisée de certaines usines, ont déjà été annoncés en début d’année. Par ailleurs, les deux partenaires vont continuer à gérer en commun l’achat des budgets publicitaires ou des capacités sur le « cloud », annonce François Provost.
Avec une taille plus réduite que ses concurrents, le Losange a aussi moins de moyens pour financer le virage vers les voitures à batterie et l’architecture logicielle centralisée.
Par ailleurs, sans chercher à « pousser de la tôle », Renault semble tout de même décidé à faire repartir ses volumes à la hausse. Un nouveau SUV baptisé « Kardian », qui doit être révélé le 25 octobre, doit acter une nouvelle stratégie commerciale en Amérique latine.
Lionel Steinmann
L’alliance se termine en faillite ! et Renault est littéralement dépecé en plusieurs morceaux.
Que restera t’il du losange dans dix ans ? Peut-être resplendira t’il ce que nous lui souhaitons où aura t’il disparu absorbé par un chinois …..
Il est un fait que depuis l’époque « héroïque (sic!!) de l’ère Carlos Ghosn, basée sur l’illusion des volumes de production, le groupe RENAULT se cherche.
Et face à la concurrence féroce qui se met en place, notamment sur la voiture électrique, on ne peut qu’être inquiet sur l’avenir de cette marque phare dans la mémoire des Français.
Depuis plusieurs années j’oeuvre comme bénévole dans l’association de Renault Histoire. J’ai lu pas mal de livres concernant l’entreprise, je recense beaucoup d’archives et je participe au comité de publications.
J’en retire un dénominateur commun à nos huit présidents précédents depuis 1945: ils ont toujours eu le « SOUCI » de l’avenir de l’entreprise, un élément qui n’apparaît absolument pas aujourd’hui !
Personnellement je n’ai jamais oublié la fin de Renault Machine Outils et encore moins celle de nos fonderies dans Teksid.
S’agit-il de rancune, peut-être en mémoire de tous ces anciens qui ont beaucoup donné pour que cela réponde aux besoins de l’entreprise, mais aujourd’hui la faillite de l’alliance me semble pitoyable même si elle était loin d’être parfaite en terme de reconnaissance mutuelle.
J’espère que la « Renaulution » ne sera pas en fin de parcours une dissolution mais j’avoue que j’ai des craintes et je ne comprends pas que l’état actionnaire se satisfasse ce schéma industriel.
l’Etat actionnaire français a toujours fait la preuve de son inconstance, de son incompétence. Aucun de nos hauts fonctionnaires, présidents ou ministres n’a une réelle expérience et connaissance profonde de l’Industrie.
Tous des financiers, des intellos, des écrivains, etc!! Pas un seule capitaine d’industrie.
Il n’y a qu’à voir le désastre de notre industrie nucléaire. Aucune vision stratégique, tout est fait et décidé à l’arrache, avec des objectifs de court-terme, voire pire avec des approches totalement farfelues et hors sujet.
C’est ainsi que lors des grandes colloques ou assemblées décisionnaires (Parlement européen, Commissions diverses, etc), la France n’a aucune stratégie et se laisse imposer de fait, des décisions contraires à son intérêt propre.
C’est vraiment lamentable, et ça dure depuis déjà 40 ans…On en voit la résultat, malheureusement.