Renault, qui est entré dans le club très fermé des constructeurs qui fabriquent leur propre moteur électrique, a inauguré jeudi 18 juin dans son usine de Cléon (Seine-Maritime) la ligne de production de ce moteur. Le « R240 » est présenté par le constructeur comme le « nouveau moteur électrique de l’Alliance Renault-Nissan », mais il n’équipe à ce jour que la Renault Zoé.
L’usine de Cléon, qui emploie 3800 salariés, est spécialisée dans la fabrication de moteurs et de boîtes de vitesse pour Renault et les autres marques du groupe, Nissan et d’autres constructeurs. L’usine, qui a commencé à produire le moteur électrique en mars 2015, affiche une capacité de production de 50 000 moteurs électriques par an. « On peut la doubler à 100 000 par an si besoin », indique Mendi Ammad, directeur de l’usine de Renault Cléon.
Un moteur « made in Cléon »
Au cours de la visite guidée qui a suivi la coupure du ruban, les grands éléments de ce moteur 100% électrique, son assemblage et une partie du process de fabrication ont été dévoilés. Les cadres en charge de la visite ont mis en avant « compacité du système industriel ». « Tout est assemblé sur ce site. Le moteur fabriqué ici est prêt à être directement installé dans un véhicule ». Si le moteur est « made in Cléon », comme l’a fait remarquer Guillaume Bachelay, député de Seine-Maritime et spécialiste des questions industrielles au PS, il n’est pas 100% made in France: Renault a dû faire appel à l’américain Alliance et à l’italien Tecnofrima pour sa « ligne de bobinage stator ».
De nouvelles technologies à mettre en œuvre
L’usine de Cléon a bénéficié d’un investissement de 50 millions d’euros pour industrialiser ce nouveau moteur. Selon Mendi Ammad, « la réutilisation de moyens existants reconfigurés pour les nouveaux besoins », dont la fonderie accolée à l’usine – revenue dans le giron de Renault qui s’en était un temps séparé – a permis de réduire la facture de près de 25 millions d’euros. « Cette transformation des actifs industriels a joué en faveur de l’usine de Cléon pour accueillir le moteur électrique. »
Sur les 260 machines et dispositifs de contrôle utilisés pour l’industrialisation du R240, plus de 50% étaient déjà sur place. « L’usine a libéré 60 machines d’usinage pour ce moteur », précise Christian Giraud, chef de projet industriel du moteur électrique.
C’est une vingtaine de technologies nouvelles que Renault a dû mettre en œuvre pour le moteur R240 à Cléon, souligne ce dernier. Trois d’entre elles sont « particulièrement complexes et pointues ». La première concerne le cœur du moteur – le stator et le rotor – avec les opérations de bobinage stator et de bobinage rotor. La deuxième porte sur le « résinage » de tous les fils de cuivre pour l’isolation électrique. Enfin, l’usine a dû « apprendre » à maîtriser les opérations de tests électriques (sur l’électronique de puissance, sur le rotor et le stator et sur le moteur lui-même). A ces technologies s’ajoutent les précautions à prendre lors de l’assemblage de l’électronique dont les mesures concernant le risque électrostatique, la plus visible pour le visiteur étant le sol électrostatique.
Revenant sur la question du choix des technologies pour ce nouveau moteur, Christian Giraud, a précisé que l’usine Nissan de Yokohama avait ouvert ses portes aux ingénieurs de Renault.
Claire Garnier
Bonjour à tous
il faut quand même signaler que les 5 carters sont coulés au département fonderie sur une 2 000T avec sous vide,1 650T et 1 350T
Nous coulons aussi la première génération sur 1 650T