L’Opinion :
un indice comparant la compétitivité du pays à celle de 19 autres
Une ligne d’assemblage dans une usine Scania à Angers.
Les faits – En matière de compétitivité, la France figure dans le top 5 dans six industries étudiées sur douze, selon l’indice de la relocalisation établi par le BCG. La pandémie lui donne l’occasion de pousser ses pions en matière d’attractivité extra-financière, estime le cabinet de conseil en stratégie.
Vive la pénurie de porte-conteneurs, elle permet de redorer le blason de la compétitivité française ! L’envolée du coût de transport des marchandises depuis le début de la pandémie bouleverse l’équation économique de la planète. Le monde reste très perturbé par la crise sanitaire, t.
Est-il pertinent, et possible, de vouloir remettre à plat les chaînes d’approvisionnement pour produire davantage à domicile ?
Dans la première édition de son indice de la relocalisation, le BCG compare la compétitivité des vingt plus grandes économies productrices de biens manufacturés sur douze industries clés. Cette analyse quantitative intègre les coûts de production (main-d’œuvre, énergie…), les coûts de transport, les émissions de CO2 (lors de la production et lors du transport) ainsi que les délais pour un produit livré dans l’hexagone.
Verre à moitié plein. Il en ressort que l’envolée de plus de 400 % sur un an du coût de transport (!) est déterminante puisqu’elle contribue au classement de la France dans le top 5 du palmarès dans la moitié des secteurs étudiés.
Plus précisément dans l’agroalimentaire (elle est numéro 2), les biens de grande consommation (4), la mode (5), la pétrochimie (3), l’automobile (4) et la chimie (2).
Last but not least, son grand atout « vert » — c’est l’un des pays les moins émetteurs de CO2 dans la plupart des industries —
« la France et l’Europe ne décrocheront pas leur compétitivité grâce à la faiblesse de leurs coûts, mais grâce à la qualité de leurs infrastructures traditionnelles, leur expertise en matière d’innovation, de R&D et leur capacité à attirer les talents ».
« Nous devons continuer à décarboner nos opérations, investir dans les réseaux d’énergies vertes et l’hydrogène, construire des usines propres, plus digitales et donc capables de s’adapter rapidement. Nous avons les compétences pour le faire. Il faut les exploiter et les développer. C’est un véritable avantage qui sera notre atout demain »,
La compétitivité dépend sans doute beaucoup, mais pas seulement, du niveau des impôts de production. Il n’y a pas que l’argent dans la vie, mais pour se distinguer la France doit activer tous ses leviers extra-financiers.