Les Echos –
A raison de 7.000 emplois par appareil, la commande de 80 Rafale annoncée par les Emirats Arabes Unis, livrables entre 2027 et 2031, représente une véritable manne pour l’industrie aéronautique française, dont 400 entreprises participent à la fabrication de l’avion de combat.
Parmi les principaux bénéficiaires des ventes de Rafale figure le groupe Safran, qui produit notamment les moteurs de l’avion de combat.
Tout ce qui peut contribuer à donner du travail et du chiffre d’affaires à la filière est donc plus que bienvenu. Et c’est bien le cas du Rafale.
Au total, on estime que la production d‘un Rafale, composé de quelque 300.000 pièces produites à 90 % en France, fournit du travail à 7.000 personnes en France sur environ deux ans. Quelque 400 entreprises françaises contribuent plus ou moins à la fabrication du Rafale et à son armement. Cela va des poids lourds du secteur, comme Safran , qui fabrique les moteurs et l’optronique ou Thales, qui livre les principaux équipements électroniques, à des PME familiales comme Ametra ou Realmeca, qui produisent quelques pièces très spécifiques de l’avion de combat.
Des milliers d’embauches à la clef
Actuellement, Dassault Aviation assemble un Rafale par mois, soit une cadence de production proche du minimum requis par contrat entre Dassault et l’Etat français pour maintenir la chaîne de production – qui est de 11 Rafale par an. A, ces 80 Rafale supplémentaires garantissent à Dassault et ses sous-traitants de quoi faire tourner les chaînes jusqu’en 2031.
Quant à la valeur produite, le ministère des armées indique que ce contrat de 80 Rafale représente un montant de 14 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent deux milliards d’euros pour les armements, bombes et missiles produits par MBDA et Safran. A titre de comparaison, la loi de programmation militaire chiffrait à un milliard d’euros la livraison de 11 Rafale par an à l’armée française. Et au total, les ventes à l’export du Rafale s’élèvent aujourd’hui à 212 appareils neufs et 24 d’occasion, en additionnant les commandes de l’Egypte (54), de l’Inde (36), du Qatar (32), de la Grèce (18), de la Croatie (12) et des Emirats Arabes Unis..
Thales au premier rang des fournisseurs
Par ailleurs, Thales est également en charge des principaux équipements de connectivité qui constitueront la principale nouveauté de la future version F4 du Rafale, choisie par les Emirats Arabes Unis. Ce standard F4 disposera de moyen de communication numérique avec tous les acteurs du théâtre d’opérations qui démultiplieront ses capacités opérationnelles.
Les appareils pourront non seulement communiquer entre eux en permanence, permettant par exemple à un avion d’éliminer un avion ennemi cible tandis qu’un autre se charge d’une autre cible, sans que les pilotes n’aient à parler entre eux par radio. De quoi mettre les avions français au même niveau technologique que les F35 américains et les autres avions de combat dit de 5e génération.
Coût, commandes, livraisons… les chiffres-clés du Rafale
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Jusqu’à présent, seule l’armée française était cliente de ce standard F4. Mais avec ce contrat, Thales va pouvoir faire supporter une partie des coûts de développement de ce standard F4 à son client émirati, ce qui devrait réduire la facture pour le contribuable français – et susciter éventuellement d’autres intérêts.
Safran, l’autre grand gagnant
Le second grand bénéficiaire des contrats Rafale est le groupe Safran, qui fournit les deux moteurs M88 mais aussi la centrale de navigation inertielle, le système de trains d’atterrissage, le circuit de carburant, les centaines de kilomètres de câbles électriques, le système de démarrage APU et des éléments de cockpit, le tout pour environ 20 % de la valeur de l’avion.
Par ailleurs, Safran vend aussi le kit d’armement AASM, qui est l’un des atouts de la future version F4 commandée par les Emirats arabes unis.
L’autre bénéficiaire du volet armements à 2 milliards d’euros est le fabricant de missile MBDA, qui fournira des missiles air-air Mica et des missiles de croisière Black Shaheen (SCALP) aux Emirats. Aucun détail n’est fourni, mais la valeur d’un missile SCALP étant d’environ un million d’euros pièce, le montant du contrat pour MBDA est sûrement conséquent.
