Qui veut du sable de Fiday Gestion (70) ? le pro des tambours de freins

Mardi dernier, l’entreprise Fiday Gestion avait invité des acteurs privés et publics à réfléchir à une réutilisation de son sable usagé. Elle possède un stock de 240 000 T. Photo Dominique ROQUELET

Un peu à l’image des terrils du Nord, de grands tas de sable noir font partie du décor à l’arrière de l’entreprise Fiday Gestion à Chassey-lès-Scey. Ils sont le résidu d’un processus de production qui l’utilise afin de façonner des moules et d’y couler dedans le métal liquide. Un résidu inerte mais encombrant dont l’entreprise ne sait que faire. « Dans le processus de production, 3 % du sable est prélevé en continu pour être remplacé », explique Eric Demesse, directeur technique du site.

Comme l’entreprise est soucieuse de l’environnement et tente de trouver des solutions pour améliorer « son bilan écologique », elle cherche des solutions pour recycler ce sable résiduel. Elle a donc pris l’initiative, en partenariat avec le cluster éco-chantiers (voir en encadré), de réunir différents acteurs des travaux publics afin d’imaginer un débouché sous forme de remblais routiers. Une trentaine d’acteurs, privés et publics, ont donc été réunis, mardi dernier, à la salle des fêtes de Scey-sur-Saône pour y réfléchir collectivement. L’après-midi, ils ont découvert la fonderie de Chassey-lès-Scey, leader européen des tambours de frein pour poids lourds.
Désencombrer l’espace

« On a un stock de sable de 240 000 tonnes, on en produit 20 000 tonnes par an. L’objectif est de faire de la place », résume le directeur technique. Des études du centre technique des industries de la fonderie (CTIF) ont préconisé cette solution routière comme possible débouché. « On leur donne, il faut juste qu’ils viennent le chercher. On voudrait créer une filière », ajoute-t-il à l’adresse des acteurs des travaux publics. L’entreprise Fiday Gestion a notamment en tête le chantier de la déviation de Port-sur-Saône qui pourrait être un moyen d’écouler une partie de son important stock. Au vu des coûts de transport, la filière ne pourrait d’ailleurs qu’être locale. Les participants à cette journée de réflexion sont convaincus par cette solution de recyclage mais demandent des garanties sur la composition de ce déchet qu’ils préfèrent nommer « matière alternative ». Après le recyclage des piles pour lequel l’entreprise a déposé un brevet mondial, elle poursuit sa quête pour montrer qu’une fonderie peut être soucieuse de son environnement.
Un cluster éco-chantiers

Le cluster éco-chantiers, regroupement d’une grappe d’entreprises dans le domaine des travaux publics qui souhaitent travailler collectivement sur une thématique environnementale afin d’améliorer leur compétitivité, est né en 2011. Il associe aussi des chercheurs, des organismes publics, des collectivités… Basé à Besançon, il est porté par une chargée de développement, Catherine Bohème, en charge de l’animer.
C.C.