Article de la Nouvelle République.
Les salariés de la FDPA seront-ils fixés sur le sort demain ?
Nouvelle audience au tribunal de commerce de Nanterre demain pour les représentants des salariés de la Fonderie du Poitou alu (FDPA). Pour la préparer, un comité d’entreprise extraordinaire s’est tenu hier dans l’usine d’Ingrandes-sur-Vienne, en présence d’Hélène Bourbouloux, administrateur judiciaire. Voici les points qu’ils vont défendre mercredi au cours de l’audience :
Poursuite du redressement judiciaire. C’est ce que va demander Me Bourbouloux « sachant que la demande d’une liquidation judiciaire n’est pas exclue car Renault a du mal à prendre des engagements en terme de volumes pour les 4-5 prochaines années, comme le veulent les repreneurs », déplore Éric Bailly, secrétaire du comité d’entreprise. « On a le sentiment que Renault nous mène un peu en bateau. Renault, c’est deux pas en avant et trois en arrière. »> Obtenir des engagements de Renault pour le plan de charge. Renault serait certes « passé de 1-2 ans à 4-5 ans d’engagement » mais avec des « volumes plus faibles », de 600 à 800.000 pièces par an jusqu’en 2015, d’après Éric Bailly. Or, les salariés estiment que l’entreprise serait « économiquement viable » à partir d’1 million de culasses produites par an. En deçà de 900.000, il y aurait « un réajustement des effectifs ». « Les repreneurs attendent des engagements fermes de Renault et sur des volumes plus importants. »> Obtenir un deuxième chèque de 800.000 €. Renault a versé le chèque de 800.000 € en janvier pour permettre à la FDPA de consolider sa trésorerie. Pour février, ce serait 650.000 €. Peugeot a été sollicité pour les 150.000 € restants mais « Peugeot (NDLR : client à 15 %), lui, a toujours respecté ses engagements ». > Tous sauf un… Cinq repreneurs sont sur les rangs mais « deux ont fait des offres plus fermes (NDLR : le fondeur français Arche et l’investisseur américain Aiken) ». Le dernier en date à s’être manifesté est l’industriel GMD (siège : Saint-Étienne), spécialisé dans « la reprise d’entreprises en difficulté pour les pérenniser ». Quant au plan de continuation présenté par Montupet qui devait être déposé hier soir, les salariés ne veulent pas en entendre parler : « On ne veut pas d’une offre de quelqu’un qui a voulu tuer l’entreprise ! »> Revenir dans le giron de Renault. La FDPA veut avant tout redevenir une filiale de Renault, comme entre 1980 et 1998. « On demande la réintégration dans le périmètre de Renault. C’est la solution la plus viable pour Renault et l’entreprise. C’est possible. Deux fonderies, la Fac à Elboeuf et la FB à Lorient, ont réintégré le giron de Renault. »
Le député-maire, Jean-Pierre Abelin, a écrit au président de la République pour que ce dernier « intervienne de nouveau auprès de Renault pour que les engagements de commande du constructeur puissent se prolonger au-delà de 2013 et permette à un repreneur potentiel de mettre en œuvre un véritable projet industriel ». > Il n’y aura pas de semaine de chômage partiel comme prévu à partir de lundi prochain, car « la charge de travail a été revue à la hausse ».
