La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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lundi 18 Juil, 2022
Catégorie : Selon la presse

Poitou : Jean-Philippe Juin et Thierry Waye racontent la violence de la fermeture de leur usine et la difficulté de rebondir.

La Nouvelle République

ils racontent la difficulté de rebondir après un licenciement économique


La fermeture des Fonderies du Poitou oblige Thierry Waye et Jean-Philippe Juin à se reconvertir.
© Photo NR

Une longue histoire. De la première à la dernière culasse, il s’est écoulé quarante et un ans entre les murs des Fonderies du Poitou, à Ingrandes-sur-Vienne. Cette histoire s’est achevée mardi 5 juillet, jour de la liquidation judiciaire de la Fonderie Aluminium.
280 salariés se retrouvent sur le carreau. C’est autant qu’il y a un an, à la fermeture de la Fonderie Fonte, l’autre société du site.

Jean-Philippe Juin, élu CGT de l’Alu, en fait partie. La fonderie, c’était toute sa vie. Il y est arrivé à 21 ans, il y a 34 ans, à la sortie du service militaire. « Il y a de la colère, de nous avoir laissés tomber, de ne pas avoir été soutenus. Ça se mêle à de la tristesse. Ça fait mal au cœur, on perd notre emploi, notre lien social. »

« Les fondeurs ont le cœur costaud, mais… »

Des sentiments partagés par son ancien collègue, Thierry Waye. Lui travaillait à la Fonte. Il a été licencié il y a un an. Comme Jean-Philippe Juin, c’était une des figures du syndicat CGT du site industriel ingrandais.

« On avait les idées pour que l’entreprise prenne le bon virage et se diversifie. On ne les a pas écoutées », déplore-t-il. Des regrets, du gâchis, à la hauteur de l’aventure humaine vécue par ces hommes et ces femmes. Restent la solidarité et l’entraide, plus fortes que la chaleur, le bruit, le travail répétitif. « Ça nous a permis de tenir », admet Jean-Philippe Juin, qui avait les yeux rougis par la tristesse le 30 juin, au moment de l’arrêt définitif des machines « Les fondeurs ont le cœur costaud, mais quand on change de vie du jour au lendemain, c’est dur. »

La fin, le vide, c’est la crainte. Thierry Waye est passé par là, il y a un an. Sans emploi du jour où « la Fonte » a fermé, il s’est retrouvé face la nécessité de se réinventer, de faire autre chose quand on a fait que ça de sa vie. « J’avais anticipé, en faisant un bilan de compétences. Je savais ce que je voulais faire, mais il fallait trouver où », raconte-t-il. Ce sera une licence professionnelle qualité, sécurité, environnement (QSE), à l’IUT de Poitiers. Moyenne d’âge : 21 ans. « Le premier jour, les autres élèves ont cru que j’étais le prof, rigole-t-il. Pour être honnête, les quinze premiers jours, on se demande ce qu’on fait là. On saute dans l’inconnu. Il faut se remettre à écouter les cours, rester assis en classe. »

Une année sur les bancs de l’université, avant de reprendre le fil de sa carrière. La recherche d’emploi, ce sera son nouveau quotidien à la rentrée. « Mais pas dans l’automobile, pas dans l’industrie non plus. » Le traumatisme est encore vif.
Jean-Philippe, lui, n’a pas encore eu le temps de se projeter mais a conscience qu’il devra trouver une nouvelle voie. « Il y a un plan de restructuration qui va nous aider. » Le genre d’accompagnement dont a bénéficié son ex-collègue avant lui.

« C’est difficile de se projeter »

« C’est difficile de se projeter vers autre chose, quand on a travaillé vingt ou trente ans dans la même entreprise. Pour ceux qui ont plus de 50 ans, ce sera encore plus difficile de retrouver du travail », confie Jean-Philippe.
Mais comme Thierry Waye, pour lui, l’industrie c’est fini, tout comme le travail à la chaîne et le réveil à 5 h du matin. L’émotion passée, le choc encaissé, il faudra s’en relever. Autant pour les salariés que pour le bassin d’emploi du Châtelleraudais dans son ensemble, qui se voit amputé de l’un de ses symboles industriels.

Les licenciements ont été notifiés

Les 280 salariés de la Fonderie Aluminium ont (normalement) reçu leur lettre de licenciement en fin de semaine ou ce lundi (elles ont été postées le 13 juillet). Au terme d’un temps de réflexion incompressible de 21 jours qui démarre ce lundi 18 juillet, chacun va pouvoir adhérer (ou non) au Contrat de transition professionnelle, dispositif d’accompagnement d’une durée de 12 mois pour les salariés de l’automobile licenciés pour motif économique.

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