LA NOUVELLE REPUBLIQUE
un collectif pour tous ceux qui ont travaillé sur le site d’Ingrandes depuis 1980 et qui se sentent « l’âme du fondeur »vient d’être créée.
Géry Bégeault et Jean-Philippe Juin, respectivement président et secrétaire de la nouvelle Association des fondeurs du Poitou. © Anthony Floc'h
Alors que se profile la fermeture des Fonderies du Poitou, un groupe de salariés crée l’Association des fondeurs du Poitou.
Pour tous les salariés qui ont travaillé sur le site depuis 1980
Ce collectif s’adresse à "tous les salariés qui ont travaillé aux Fonderies du Poitou" (Alu et Fonte) depuis 1980. L’association, dont le président est Géry Bégeault et le secrétaire Jean-Philippe Juin, élus CGT à l'Alu, a pour objectif de "répondre aux besoins de soutiens des fondeurs pour la gestion administrative de leurs dossiers … mais aussi pour conserver un lien fraternel et continuer à se rencontrer".
Géry Bégeault,
< Le premier objectif, c’est le soutien administratif des salariés qui ont perdu ou vont perdre leur emploi, développent-ils. Pour tous
les papiers à remplir, un certain nombre d'entre-nous ne sera pas en capacité de répondre à la dématérialisation des documents. Il y a aussi l'aspect soutien psychologique qui va être important. Enfin, dans un second temps, il y a la partie plus conviviale, l'organisation de temps festifs pour se retrouver et se rappeler le bon vieux temps."
« On a noué depuis 40 ans des liens forts qu’il faut maintenir », poursuit le président, qui travaille à l’Alu depuis 1983 et dont la retraite approche. « Chez les fondeurs, la fraternité, la solidarité ne sont pas des vains mots. C’est lié à la dureté du métier ; aux luttes qu’on a menées ensemble, aussi. »
"La fameuse grève de 2011, c'est notre mai 1968 à nous", embraye Jean-Philippe Juin.
Siège social en mairie d’Ingrandes
Le siège social de l’association sera à la mairie d’Ingrandes. « La commune s’est engagée à nous mettre à disposition une salle à chaque fois qu’on aura besoin », soulignent Géry Bégeault et Jean-Philippe Juin, reconnaissants envers la municipalité conduite par Bénédicte de Courrèges, « qui a toujours été à nos côtés ».
Certes tous deux élus CGT, le président et le secrétaire affirment que l’initiative est « totalement déconnectée du syndicat ». « On veut vraiment accueillir tout le monde. Toute personne qui a travaillé aux Fonderies et qui se sent l’âme du fondeur est la bienvenue. »
« 2.300 ou 2.400 salariés sur le site à la fin des années 1990 »
De même, Géry Bégeault et Jean-Philippe Juin indiquent que le bureau, constitué à ce jour de salariés de l’Alu uniquement, est « amené à évoluer » pour « laisser de la place aux gars de la Fonte ».
La cotisation annuelle est fixée à 10 euros. Si le bureau n’a pas idée du nombre de personnes qui ont travaillé aux Fonderies du Poitou depuis 42 ans, le potentiel d’adhérents est énorme.
« On est montés jusqu’à 2.300 ou 2.400 salariés sur le site à la fin des années 1990, autour de 1998 », se souvient Géry Bégeault. « En 42 ans, il en est passé, du monde ! »
Contact : tél. 07.83.96.98.93 ou afdp8637@gmail.com
La liquidation judiciaire de l'Alu attendue pour le 5 juillet 2022
Selon Jean-Philippe Juin, élu CGT et porte-parole de l’intersyndicale CGT – CFE-CGC de la Fonderie Alu, la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités a présenté le 6 mai aux représentants du personnel le calendrier prévisionnel de la fermeture de la Fonderie Alu (et par extension des Fonderies du Poitou).
21 juin : audience du tribunal de commerce de Paris pour la conversion en liquidation judiciaire.
30 juin : dernière coulée.
5 juillet : délibéré du tribunal de commerce de Paris pour confirmer la liquidation judiciaire.
13 juillet : envoi des lettres de licenciement.
5 août : adhésion formelle au Contrat de sécurisation professionnelle pour les salariés qui accepteront cet accompagnement.