Pendant une bonne partie de cette période, Marcel Le Meur (le DG de Delachaux) m’avait demandé de poursuivre l’action de René Neyret (fonderie de Choisy) et de m’intéresser de près à l’association amicale de l’Ecole Supérieure de Fonderie, en rendant notamment service à ses membres. Marcel venait de prendre la suite Raymond Guérin et de Paul Falaise à la tête de l’association. Il aura été suivi en cela par Jean Louis Lambert et Armand Hannequin et Frédéric Tritz. Sans réels moyens financiers, avec un budget annuel de 20 000 €, mais avec une volonté de faire rayonner les membres de cette école, avec cette amicale je me suis appliqué à y faire vivre un certain esprit de corps.
L’envie d’entreprendre m’a conduit à investir en 1987 mes petites économies pour m’associer à Olivier Caby (esf* 73), dans le rachat à sa famille de cette belle fonderie de Massy : Senpof- Girebronze construite en 1947 dans un champ de luzerne où est venu s’installer en 1988 l’interconnexion des TGV et son importante gare : la fonderie aujourd’hui remplacée par l’hôtel Mercure rue Carnot . Avec Régis Bocquel et grâce aux infos de Bernard Pelletier, c’est là que nous avons pu couler les éléments du pouce de César pour les JO de Séoul puis celui de la Défense. Ainsi, avec Jean Claude Brière et Bernard Mithouard , avions nous donné naissance à la fonderie d’Art de Massy qui complétait les moulages mains et mécanisés, la centrifugation et la coulée continue, ainsi qu’une partie négoce : Métaprofil. .
L’impossible association des deux actionnaires se terminera rapidement et c’est très vite sur le sable que le mandataire social que j’étais devenu s’est retrouvé. Je remercie ici Serge Renaud, Marcel Le Meur, et Claude France (esf* 56) pour leurs aides qui m’ont évité de ne pas chavirer. C’en est suivi un passage chez Comafond, terme de la vie de Bonvillain & Ronceray à Choisy le Roi où l’on fabriquait tous les matériels de sablerie.
Villejuif, au sommet de la côte des Hautes Bruyères, celle que vous empruntez à la porte d’Italie pour rallier la province, est en effet une butte de sable où Rodin qui avait son atelier à Meudon, venait se servir pour faire et faire-faire ses œuvres avec cette curiosité géologique : un sable silico-argileux naturel !!! (175 AFA et 22 % d’argile) au pied de l’institut Gustave Roussy. C’est maintenant le parc départemental.
C’est là que je me suis fait embaucher par Claude Stennler le DG de SAMC qui venait de racheter les Etablissements Bervialle et la société Catteau Langlois deux producteurs de sable bien connus des fondeurs. Sous l’autorité de Claude Le Bouar, c’est au rythme de 250 visites par année que je suis allé à la rencontre des Fondeurs. Pendant le temps de cette « absorption » j’ai donc travaillé aussi sous l’autorité de Claude et Michel Bervialle les anciens propriétaires.
Le temps que Poliet (sans Chausson) fasse son marché et créée Point P, me voilà dans la tourmente d’une autre « fusion absorption », celle conduite par SIFRACO. Mes 50 ans sonnés, comment tenir dans une entreprise familiale devenue mondiale et monopolistique (sinon, au moins oligopole) en Europe ?
Je n’ai pas, après le temps des Claude, réussi à tenir avec les Alain Barbeau et Alain Carron (esf 66) qui trouvaient que je ne rentrais vraiment pas dans leur moule, celui mû par un capitalisme rhénan qui avait construit ce cartel par rachats successifs plutôt que par une action commerciale.
J’ai donc choisi de rejoindre les frères Fulchiron, le 1er janvier 1999, pour ainsi proposer aux trois marchés de la fonderie, de la verrerie et des enduits, une alternative à Sibelco.
A 61 ans j’avais fait valoir mes droits à la retraite. Fulchiron a fait rentrer à son capital le groupe japonais ACC n° 1 mondial du verre. Et c’est Gilles Feraille qui a été chargé d’augmenter les 2 millions de tonnes produites et les 20 millions d’euros de chiffre d’affaires de la société. Bernard Fulchiron récemment décédé , Jean fulchiron quittera la société en décembre 2018. C’est un ESFF Frédéric Janowski qui entretient la clientèle des fondeurs
En 2009, ma collaboration aux Fondeurs de France a recommencé pour trois années à mi-temps sous la houlette de Jean Luc Brillanceau. Muni en plus des casquettes de l’ATF, de l’AAESFF, de JFBA, j’ai collaboré notamment à la revue commune avec le CTIF : Fonderie Magazine .
Depuis 2006 le blog Piwi qui n’est pas institutionnel, continue pour la bonne cause « d’aider à faire passer l’idée que la fonderie a encore un avenir ». Mes nombreuses rencontres et échanges avec vous m’ont encouragé à le redémarrer plusieurs fois ; ce que j’ai fais chaque fois, aidé par Nicolas Tallet que je remercie en votre nom aussi.
Ce petit mémo pour faire suite à quelques interrogations lors de certains contacts avec les jeunes générations rencontrées au Métaldays de Chaville ce mercredi
Patrick Wibault dit PIWI
Bonjour à tous, bonjour Patrick,
En lisant ton parcours professionnel je retrouve certains noms qui ont marqué ma propre destinée dans la profession. Nous en avons bavé, parfois les décisions pour changer de cap furent difficiles à prendre mais à cette époque celui qui voulait, pouvait, à la différence d’aujourd’hui où il faut se battre pour trouver un emploi.
Nos anciens comme Marcel Lemeur, Georges Dumay, Sangnier, Dubut, m’ont donné cette passion pour la Fonderie et mes « pères », Mr Boureau (Boureau Industries)et Mr Rihal (Fonderie Miniè), m’auront permis d’avoir une belle carrière.
Donc aujourd’hui place aux jeunes qui ne manqueront pas de venir vers toi plus facilement maintenant qu’ils te connaissent mieux.
Amicales pensées.
Gérard
Bonjour Piwi;
Pour ton parcours étudiant, tu as été quand à L’ESF?
Robert de F
PW : jamais.
Je suis seulement et vraiment honoré comme ESFF/h c’ést à dire esff d’honneur ainsi distingué par Marcel Le Meur et ses conseils d’alors et les présidents successifs..
Belle carrière Patrick. Nous nous sommes croisés plusieurs fois et ce fut toujours avec grand bonheur.
Piwi : on a fait mieux que de se croiser, tu as fait une belle carrière : Montupet, Waeles et la création de ta fonderie en Anjou et les cours de maîtrise… fonderie !!!