L’âme du défricheur
Mais c’est bien Marc Péna, devenu PDG en 1991 et toujours aux commandes, qui a ouvert de nouveaux horizons à l’entreprise. « Je devais évoluer entre les deux mastodontes de l’enfouissement et de l’incinération qu’étaient alors la Lyonnaise et la Générale des Eaux, j’ai tout de suite su qu’il fallait que je trouve des niches porteuses pour me faire de la place », explique le PDG de l’entreprise qui se flatte d’avoir aujourd’hui un laboratoire de recherche et de développement d’une douzaine de techniciens pour valoriser les déchets, industriels d’abord, ménagers aujourd’hui, le métier du groupe Péna.
Péna est parmi les premiers à recruter un commercial pour convaincre les industriels de lui confier leurs déchets. « Nous avons inventé un nouveau service avec une plaquette commerciale proposant d’éviter l’enfouissement », explique Marc Péna. À une époque – la fin des années 1990 – où les règles étaient embryonnaires et les abus environnementaux nombreux, Péna les trie et le retrie, les revend jusqu’en Chine parfois, et incinère à la Siap de Bassens les plus dangereux.
Nouveau procédé de recyclage
L’entreprise crée aussi à Saint-Jean-d’Illac une unité de compostage des déchets organiques et propose aux collectivités locales une solution de traitement de leur boue d’épuration. En 2005, elle met au point un nouveau procédé de recyclage des encombrants et déchets non dangereux en un combustible solide. Il trouve alors preneur dans les cimenteries, heureuses de trouver alors une alternative aux farines animales comme matière première énergétique.
Le groupe Péna rachète en 2007 une entreprise en Aveyron au top de la valorisation de ferrailles et du carton. Nouvelle opération de croissance externe en 2009 avec le rachat de Magnen dans le Nord Gironde. Le groupe ouvre aussi des antennes dans la Vienne et à Kourou en 2012 où elle collecte et trie les déchets spatiaux. Dernier projet toujours dans l’attente d’autorisations administratives : la transformation des déchets ménagers, y compris les plastiques en combustible. Trois millions d’euros pourraient être investis sur Saint-Jean-d’Illac. Les majors le surveillent.
Jean-Bernard Gilles
