La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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lundi 30 Nov, 2015
Catégorie : Qui est qui

Parcours professionnel d’un outilleur haut de gamme

Il ne se destinait pas au monde de la cire fondue. Septième d’une fratrie de huit enfants, ce Creusotin d’origine se serait davantage vu travailler dans la mécanique. Féru de musique, il n’aime pas se mettre en avant et prône la simplicité. Toutefois, c’est dans la fonderie qu’il a finalement fait ses gammes et poursuit aujourd’hui une carrière particulièrement réussie dans la réalisation de moules. Son leitmotiv : faire de l’outil de travail un motif de satisfaction pour chacun des salariés.

En 1984, après avoir obtenu un bac F1 et un DUT Génie mécanique, Jean Patenet part à la recherche d’un emploi. Le hasard le conduit au sein de la société creusotine Microfusion (appartenant au groupe américain Howmet), fonderie spécialisée dans le procédé de cire perdue. Cette technologie permet de réaliser des pièces d’un seul tenant en remplaçant l’empreinte réalisée dans un moule grâce à de la cire par du métal en fusion. En attendant de trouver un autre poste davantage en adéquation avec sa formation, il occupe une fonction intérimaire de contrôle des pièces de série.

Au fil des mois, une embauche ferme se profile à l’horizon. Il évolue vers l’atelier de métrologie où il restera près de cinq ans. « En fin de compte, ce monde de la fonderie m’a bien plu, relate Jean Patenet. D’autant qu’au début des années 1990, la société a décidé de développer des pièces de fonderie au sein du bureau d’études, que j’ai alors intégré. Je me suis ensuite vu confier en 1996 le travail de définition de la production des pièces, avec un autre collègue, dans une cellule de développement créée à cette occasion. »

Début d’une carrière de spécialiste

L’objectif de Microfusion est simple : développer des produits innovants pour attaquer de nouveaux marchés et montrer à l’un de ses principaux clients sa capacité à produire des pièces particulièrement techniques avec ce procédé. « La cellule travaillait pour un seul client : la société Westinghouse pour qui nous devions produire des pièces de turbine, explique Jean Patenet.

Ce travail, passionnant, m’a emmené plusieurs fois aux Etats-Unis pour rencontrer ce partenaire. Malheureusement, il n’a pas donné suite à nos innovations car elle remettait trop en cause son fonctionnement interne. La cellule de développement s’est donc éteinte et j’ai quitté la société en 1998, le poste que l’on me proposait par la suite ne me convenant pas. Je pense que j’avais fait le tour de la question et qu’il était temps pour moi de découvrir autre chose. »

Du Creusot à Crissey : toujours dans la cire

Fort de son expérience, Jean Patenet rejoint la société AMO de Crissey, qui fournit l’outillage d’Howmet conçoit et fabrique en particulier les moules en acier permettant de réaliser les fameuses empreintes en cire perdue. Intégrant l’équipe de 70 salariés en tant que responsable commercial, il développe le secteur qui lui a été confié jusqu’à augmenter de 50% l’activité cire perdue.

Mais la fermeture en 2001 d’Howmet et un développement compliqué conduisent AMO à déposer le bilan en 2002 puis à fermer en mai 2003. Licencié, Jean Patenet sait pertinemment qu’il aura du mal à retrouver un emploi identique dans la région. Père de deux enfants de 13 et 18 ans, il décide de créer son outil de travail. « Avec la cire perdue, nous étions sur un marché de niche, avec moins de dix clients potentiels sur toute la France, mais le carnet de commandes d’AMO était plein, se souvient-il. Le potentiel était là, les compétences également. »

Naissance rapide de MOB

Dès le mois de mai 2003, Jean Patenet décide de racheter son ancienne entreprise avec sept autres actionnaires, tous des anciens salariés d’AMO. Ensemble, ils conviennent d’abandonner les activités liées à la mécanique et de se concentrer sur la réalisation de moules à cire perdue, pour laquelle les clients se disent prêts à passer commande.

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2 commentaires pour : "Parcours professionnel d’un outilleur haut de gamme"

  1. Danny Roderick, patron de Westinghouse s’est ainsi exprimé dans Les Echos :
    « Le parc français est fondé sur une technologie Westing¬house.
    Nous avons cinquante ans d’histoire avec EDF ; 54 réacteurs ont été construits sur une base Westing¬house. Nous sommes dans une compétition avec EDF, mais nous avons un grand respect pour leur succès et notre histoire commune.

    Dans certaines zones où les réseaux ne supportent pas des réacteurs de forte puissance comme l’EPR, nous aimerions travailler avec EDF pour ¬construire ensemble des AP1000.
    Dans un marché mondial difficile, partout où nous avons concouru avec l’AP1000, nous avons gagné. Même en République tchèque ¬contre la Russie. Si la France exporte l’Atmea1, il faudra d’abord qu’elle le certifie en France. Cela ne s’est jamais vu d’exporter un réacteur sans qu’il soit certifié dans son pays d’origine.

    Nous sommes considérés comme une entreprise américaine, parce que le gouvernement américain décide à qui nous pouvons vendre, ou pas, nos réacteurs. Mais nous prenons nos conseils auprès de notre actionnaire, qui est japonais. Nous sommes en fait une entreprise globale. »

  2. Bonjour,
    Vous mettez en lumière un mal qui touche un grand nombre d’industrie en France. Comme l’a prouvé piwi EDF montre qu’il est possible de créer de l’activité en se développant avec d’autres entreprises étrangères. http://www.fournisseur-energie.com. Je trouve intéressant de comparer les différentes activités d’EDF et se rendre compte du développement accompli.

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