À l’origine, EDF cherchait à développer une filière de traitement pour les alvéoles d’entreposage du combustible de ses centrales. Mais deux ans plus tard, le chantier est victime d’un coup de frein brutal, impacté par la catastrophe de Fukushima au Japon. Ainsi, l’acheminement prévu de plus de 1 000 tonnes de métal en provenance des centrales d’une puissance de 900 mégawatts, est annulé.
« Un broyeur qui est le seul au monde à broyer une voiture entière non dépouillée en 1 minute 30 ! »
Christian Sauvage Le projet n’est toutefois pas abandonné mais « détourné de sa vocation première en l’élargissant à d’autres formes de gros composants comme les générateurs de vapeur », explique-t-on du côté de la direction de Centraco. » Après l’accident et malgré l’arrêt de la fusion, on a pris le risque industriel de construire en investissant 12 millions d’euros. Les travaux se sont échelonnés de juin 2013 à la fin de l’année 2014. «
Concrètement, les gros composants, dont le niveau de contamination est plafonné, sont réceptionnés en amont de la fonderie. Ils sont tout d’abord décontaminés dans un équipement conçu sur le modèle d’une station de lavage automatique. Ce dernier permet ainsi de supprimer 80 % de la décontamination en surface. « Les effluents, issus du lavage, sont, eux, filtrés et réutilisés afin de minimiser la consommation d’eau », détaille Christian Sauvage. Les composants très volumineux sont découpés par une machine à fil diamanté. Par exemple, les alvéoles de piscines combustibles.
« Cette machine est la plus grosse du monde ! » Concernant les pièces métalliques moins denses, la découpe s’effectue au moyen d’une cisaille identique à celle utilisée par les ferrailleurs, emboîtée au bout d’une pelle mécanique, spécifiquement conçue pour Socodei. Lorsque les pièces ont été découpées, elles sont alors déversées dans un broyeur d’une très grande puissance. « À titre d’exemple, il est le seul au monde à broyer une voiture entière non dépouillée en 1 minute 30 ! »
490 tonnes de déchets à traiter d’ici fin 2015
Les broyats métalliques sont ensuite triés selon leur nature et leur taille. Au final, les aciers inoxydables sont fondus à Centraco et transformés en lingots. Les métaux non ferreux (aluminium, cuivre, plomb, etc.) rejoignent, eux, les déchets Andra. « En bout de chaîne, les gros composants mis à la dimension du four et triés sur le plan métallurgique sont transférés directement à la fonderie. » À ce jour, 110 tonnes de déchets ont déjà été traitées par l’atelier gros composants. Qui affiche un objectif de 490 tonnes pour fin 2015. Offrant ainsi un formidable avenir au marché du recyclage des déchets métalliques
La fonderie de Centraco … une visite intéressante à programmer !!!
Je me souviens de M.SAUVAGE et de ses magnifiques moustaches.
Très belle unité de fonderie. Par contre il faut montrer patte blanche pour y rentrer.
Je serai ravi de revisiter cette unité.
Dans ma 1ere fonderie Voironnaise nous leur fabriquions des demi-coquilles et plateaux de base pour justement couler leurs déchets en « lingots » avant enfouissement.
A l’époque M.SAUVAGE avait une idée derrière la tête qui était de transformer ces déchets en « fonte » plutôt qu’en « acier » pour des raisons économiques, je ne sais pas si ce projet a vue le jour?