Largement déficitaire en 2016 et 2017 (1,70 M€, puis 2,40 M€), Manoir Saint-Brieuc était de nouveau en vente depuis plus d’un an. C’est en mars dernier que l’offre de reprise portée conjointement par les cadres et les carrières Lessard avait été rendue publique. Ceux-ci annonçaient alors vouloir investir 2,70 M€ entre 2018 et 2020. Restait encore à s’entendre sur un prix de vente avec le propriétaire chinois, mais également à régler le problème du terrain.
Dans son jugement rendu ce mardi, le tribunal de commerce de Paris a entièrement homologué l’accord de conciliation conclu entre les différentes parties à la fin du mois de mai dernier.
Que prévoit cet accord ? D’abord la cession de Manoir Saint-Brieuc « moyennant le prix forfaitaire de 1 € » aux nouveaux actionnaires majoritaires : les sept cadres. Ensuite, l’entrée dans le capital de l’entreprise Lessard, à hauteur de 23,47 %. Et enfin, un accompagnement financier par l’ancien propriétaire chinois.
Lessard rachète le terrain
Le problème du terrain est par ailleurs réglé. Jusqu’ici, les résultats de Manoir Saint-Brieuc étaient plombés par un loyer annuel de 1,3 M€ versé à Kalkalit Blade. Mais cette société immobilière israélienne devrait céder le site, dans les semaines à venir, au groupe Lessard. Le futur prix de location a même été fixé dans l’accord de conciliation : 300 000 € par an.
L’histoire de l’usine (qui a compté jusqu’à 800 salariés) va donc se poursuivre. Mieux, l’accord signé devrait, selon les juges du tribunal de commerce de Paris, permettre à Manoir Saint-Brieuc « d’investir dans la modernisation et le renouvellement de l’outil industriel ». Autrement dit, s’offrir un avenir.