LE MONDE
Les sociétés Saint Jean Industries et Fonderie Fonte, dans la Vienne, subissent des baisses de commandes. Les salariés de la Fonderie du Poitou Fonte font face à un plan de sauvegarde de l’emploi.
Dans les ex-Fonderies du Poitou Alu, en 2012, à Ingrandes-sur-Vienne (Vienne).
Quand ils sont venus apporter leur soutien à leurs voisins de la Fonderie Alu, en grève le 21 septembre, les salariés de la Fonderie Fonte d’Ingrandes-sur-Vienne (Vienne) n’imaginaient sans doute pas qu’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) leur serait annoncé dix jours plus tard.
A ce moment-là, sur le site industriel installé aux portes de Châtellerault, c’est bien la société Saint Jean Industries (les ex-Fonderies du Poitou Alu) qui semblait la plus menacée. Depuis plusieurs mois, le groupe qui fabrique des culasses en aluminium pour les moteurs de Renault subit en effet de plein fouet la crise du diesel et doit faire face à une chute des commandes de son donneur d’ordre principal.
Quant à la Fonderie du Poitou Fonte, qui ne dépend qu’à hauteur de 70 % des commandes du constructeur automobile français et fournit par ailleurs des carters au groupe italien Fiat, elle semblait un peu mieux armée pour résister à la crise : en 2017, elle a atteint une productivité record et a fabriqué 1,7 million de carters en fonte. C’est pourtant cette dernière société qui est au cœur de la tourmente, depuis le 1er octobre et l’annonce du PSE lors d’un comité d’entreprise extraordinaire.
Arguant d’une baisse de commandes de 350 000 unités pour Renault et de 50 000 carters pour Fiat, la direction prévoit la suppression de la quasi-totalité des postes de nuit. « La direction a annoncé 103 suppressions de postes de nuit, avec 85 reclassements possibles en interne sur des postes de jour, libérés par les intérimaires qui ne seront pas reconduits, détaille Tony Cleppe, le délégué syndical CGT de la Fonderie Fonte. Nous avons demandé à la direction d’envisager un plan de départs volontaires pour éviter des licenciements secs. »
« Investissements importants » nécessaires
Du côté des politiques, le député (MoDem) de la Vienne, Nicolas Turquois, a rencontré les syndicats et la direction de la Fonderie Fonte dès cet été