Luigi Bergamo, qui n’a jamais oublié son cursus d’ingénieur, mariera l’informatique et les nouvelles innovations avec le savoir-faire patrimonial de la fonderie. Les profils de cloches sont ainsi numérisés sur ordinateur afin de pouvoir les reproduire facilement et améliorer leurs sonorités. Il lance également les coulées à l’envers, véritable marque de fabrique de la fonderie, ce qui permet d’obtenir un alliage plus compact et plus résistant.
En 1998, il est nommé maître d’art, distinction obtenue par le Ministère de la Culture et qui a pour but de récompenser les artisans pour leur parcours exceptionnel. Il s’engage ainsi à transmettre son savoir-faire remarquable et n’a de cesse d’offrir à la fonderie de cloches ses lettres de noblesse. Celle-ci devient sous sa direction l’un des fers de lance mondiaux de la fabrication de cloches. Luigi Bergamo avait pris sa retraite en 2006 et a conservé un rôle de conseiller sur la fabrication des cloches jusqu’à sa mort.
Les obsèques seront célébrés samedi 20 mars à 14 h 30 à l’église Notre-Dame de Villedieu.
Luigi Bergamo, à la tête de la fonderie Cornille Havard, à Villedieu-les-Poêles, dans la Manche, jusqu’en 2006, est décédé, mercredi 17 mars 2021, à l’âge de 76 ans.
Étienne Dulin, patron de l’Atelier du cuivre, assure que « c’était un homme brillant que j’ai toujours admiré, un grand professionnel réputé et apprécié. Il a largement contribué à faire rayonner l’image de sa profession de fondeur de cloches au-delà des frontières de l’Hexagone. Il va manquer à Villedieu. »
« Un grand monsieur nous quitte »
De son côté, l’élue Martine Lemoine assure qu’elle a « pris connaissance de son décès avec émotion et tristesse. Au-delà des souvenirs personnels, je voudrais saluer l’homme qui a accompli son travail avec compétence et passion aux côtés de son épouse Françoise. Il a fait de la fonderie de cloches Cornille Havard une véritable institution, tant sur le plan du savoir-faire que du développement touristique. C’était une figure incontournable très appréciée. Un grand monsieur nous quitte. »
« Un homme intelligent et cultivé qui savait rester simple »
Christiane Mouchel, une habitante du quartier de la Commanderie, explique qu’elle avait « beaucoup d’estime et un très grand respect pour Luigi Bergamo. Il a beaucoup fait pour la fonderie de cloches et son quartier de la Commanderie, où il s’impliquait à chaque Grand sacre et Corso fleuri. C’était un homme intelligent et cultivé qui savait rester simple et se mettre à la portée de tous. Villedieu lui doit énormément. »