Alliance, y compris ses liens financiers avec Greensill ». Sans plus de précisions. GFG a de son côté annoncé avoir pris note de cette annonce, et indiqué qu’il allait « coopérer pleinement avec l’enquête ».
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Fraude pyramidale ?__
Des médias britanniques, en particulier le « Financial Times », ont évoqué la remise de factures suspectes à Greensill en échange de cash. Greensill est précisément spécialisé dans l’affacturage inversé, consistant pour un client à solliciter un prêt auprès d’un financier pour qu’il paie ses fournisseurs à sa place. Selon le « FT », plusieurs sociétés citées dans les factures auraient démenti avoir été clientes de GFG.
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L’empire Gupta et ses salariés français menacés par la chute de son bailleur de fonds
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Les dirigeants de GFG ont toujours nié de quelconques malversations, et Greensill n’était pas tenu de vérifier les factures. Toujours selon le « FT », les enquêteurs du SFO auraient toutefois été en contact avec des lanceurs d’alerte depuis environ un an. Greensill fait de son côté l’objet de plusieurs enquêtes, au Royaume-Uni et en Allemagne. Son modèle a été comparé à une « fraude pyramidale » par d’anciens responsables du Trésor britannique, aujourd’hui membres de la chambre des Lords.
Alors que Sanjeev Gupta a bâti son empire à coups de rachats de sociétés en plus ou moins bonne santé, la question de la façon dont il a financé sa croissance se posait avec de plus en plus d’acuité. Lors de la faillite de Greensill en mars dernier, on a appris que la société financière était, et de loin, son principal prêteur (à hauteur de 5 milliards de dollars). L’agence « Bloomberg » a découvert que quatre banques ont cessé de financer le groupe depuis 2016, ayant eu des doutes sur les documents fournis par GFG.
Bénédiction du gouvernement
Revendiquant 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 35.000 salariés dans le monde, GFG est en réalité une nébuleuse de centaines de sociétés sans liens entre elles, principalement dans l’acier (Liberty Steel), l’aluminium (Alvance), et l’énergie. En France, Sanjeev Gupta emploie environ 2.000 salariés au sein de plusieurs sociétés dont Aluminium Dunkerque, les fonderies du Poitou, ou encore l’aciérie nordiste Ascoval et l’usine de rails d’Hayange, rachetées en septembre dernier avec la bénédiction du gouvernement français.
Mis à part Aluminium Dunkerque dont la situation financière est plutôt bonne, la plupart des autres sociétés tricolores de l’empire sont en difficulté , faute d’avoir reçu les financements promis par GFG. Le groupe continue de soutenir qu’il a bon espoir de trouver des fonds auprès d’autres prêteurs, mais ils se font toujours attendre. Soutenus temporairement par des prêts du gouvernement , les trois fonderies (en redressement judiciaire) et les sites d’Ascoval et d’Hayange sont aujourd’hui à nouveau à la recherche de repreneurs.