Les Echos –
les deux constructeurs, quasi losers, se retrouvent tous les deux, avec des casaques de champions, lancés à grande vitesse. Le rival de Tavares, son ex-mentor, Carlos Ghosn, a pris une sacrée avance, Renault-Nissan est même en course pour la première place mondiale. Son suiveur doit donc mettre la gomme, s’il ne veut pas disparaître du rétroviseur de son adversaire.
Voici quelques jours, il annonçait la reprise en Inde d’une marque prestigieuse, l’Ambassador, la voiture de la nomenklatura–à peine 10 millions d’euros, c’était un apéritif. Le voilà qui jette le grappin sur Opel, la marque de General Motors en Europe. La mobilité, dit-il, c’est sa « passion ». Non seulement cela le différencie d’Anne Hidalgo, mais ça le pousse à avancer, ce qu’il n’a jamais cessé de faire.
Né à Lisbonne, le centralien qui a commencé comme ingénieur chez Renault sur la R19 a accompli un parcours sans faute, jusqu’à ce qu’il y rencontre le seul obstacle infranchissable : Carlos Ghosn. A cinquante-cinq ans, Tavares avait beau être directeur général, il savait qu’il ne serait pas président et, à l’été 2013, lança son fameux : « Toute personne qui a la passion de l’industrie automobile arrive à la conclusion qu’il y a un moment où vous avez l’énergie et l’appétit pour devenir numéro un. » Trois mois plus tard , il était chez Peugeot. Le lion est fort ce soir.