Un site qui avait enregistré en octobre l’annonce d’un gros contrat avec la SNCF pour la fourniture de 750.000 tonnes de rails. Mais dans une ville tenue par le Front national, le dossier, symbolique et politique, est surveillé de près.
C’est « une nouvelle très inquiétante pour le maintien de l’emploi et des activités de cette usine en Moselle », a estimé Fabien Engelmann, le maire d’Hayange, dans un communiqué cosigné par le numéro deux du Front national et candidat malheureux aux élections régionales dans le Grand Est, Florian Philippot, qui demande à l’Etat d’intervenir.
Surplus chinois
Plus largement, les négociations braquent l’attention sur la situation critique de l’acier européen. Depuis plusieurs mois, le secteur est secoué par les importations grandissantes d’acier chinois à bas coût. Alors que la demande domestique ralentit dans leur pays (- 3,3 % en 2014 et – 3,5 % en 2015), les industriels de l’empire du Milieu expédient leurs surplus en Europe, plutôt que de tailler dans leurs gigantesques surcapacités (près de 40 % de la production). En 2014, 110 millions de tonnes ont ainsi été exportées vers l’Europe, le double d’il y a deux ans à peine, selon l’association européenne Eurofer. Une poussée qui tire les prix vers le bas, et qui met l’ensemble des groupes en difficulté. Et notamment Arcelor, dont le cours de Bourse clôturait mardi à 3,75 euros, contre près de 10 euros en début d’année. Les syndicats redoutent donc de nouvelles restructurations. Arcelor, tout comme ses concurrents, alerte depuis des mois la Commission européenne et les pouvoirs publics sur la situation d’urgence du secteur, qui a supprimé 5.000 emplois rien qu’au dernier trimestre. Des mesures antidumping sont espérées en début d’année. Mi-décembre, la Commission a déjà imposé aux Etats d’enregistrer les importations d’acier chinois et russe. Reste à savoir si la Commission osera aller plus loin, alors que les relations avec la Chine sont toujours surveillées comme du lait sur le feu.
En France, la production d’acier brut a en tous les cas chuté de 15 % en novembre, à 1,2 million de tonnes, et de 20 % en octobre.
Maxime Amiot, Les Echos
Ce n’était pas arrivé depuis plus de quatre ans. Il faut en effet remonter au 27 octobre 2011 pour retrouver pareille envolée de l’action du sidérurgiste. Avec un gain de 11%, ArcelorMittal s’est naturellement inscrit en tête du Cac 40 ce mercredi.
C’est l’ensemble du secteur qui a en fait bénéficié des informations selon lesquelles Pékin va faire de la réduction des surplus d’acier chinois l’une de ses principales priorités au cours des cinq prochaines années. Pour Arcelor, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, l’action perd toujours 54% depuis le début de l’année et 85% sur cinq ans.