LAURENT MARCAILLOU pour les Echos
Le fabricant de pièces automobiles SAM Technologies à Decazeville (Aveyron) a été placé en redressement judiciaire en juillet 2017
Le repreneur supprimera 50 postes sur 740 et investira 42 millions d’euros dans les fonderies de pièces automobiles du groupe Arche en redressement judiciaire.
La bonne nouvelle est arrivée avant Noël. Le tribunal de commerce de Paris a prononcé le 22 décembre la reprise du fabricant de pièces automobiles moulées en aluminium SAM Technologies à Viviez (Aveyron), en redressement depuis juillet, et de ses sociétés soeurs FVM et Alfisa, par le groupe chinois Hangzhou Jinjiang qui emploie 20.000 salariés dans l’aluminium, la chimie et l’énergie.
Le repreneur effectuera 20 licenciements parmi les 432 salariés (et 150 intérimaires) de SAM Technologies et 30 parmi les 195 salariés de FVM à Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle). La filiale espagnole Alfisa (110 personnes) est reprise intégralement car elle était sortie de la procédure de sauvegarde. Seul le fabricant de moules Sermi (20 salariés) à Annecy n’est pas repris. Ces sociétés appartenaient au groupe Arche, mis en redressement en juin 2016.
42,5 millions d’euros sur trois ans
« C’est une reprise inespérée au vu des offres potentielles reçues depuis 19 mois. Le repreneur va investir et la casse sociale reste acceptable par rapport à d’autres propositions », s’est félicité Sébastien Lallier, délégué syndical CGT.
Le groupe chinois s’est engagé à investir 42,5 millions d’euros en trois ans (20 millions à FVM, 18,5 à SAM et 4 à Alfisa) pour moderniser l’outil industriel en assez mauvais état, en se réservant la possibilité d’injecter 16 millions supplémentaires.
Il rénovera les machines et en achètera d’autres pour des futurs marchés à l’horizon 2020. « Le groupe veut acquérir des presses de grande capacité pour fabriquer des pièces de plus grande taille » précise Sébastien Lallier. Il souhaite diversifier la fabrication, dans l’aéronautique notamment.
Soutien de Renault
Actuellement, la fonderie aveyronnaise travaille à 80 % pour Renault, pour lequel elle fabrique des carters d’huile, des supports de moteurs et des entraîneurs d’essuie-glaces. Elle fournit aussi Valeo et Bosch mais a perdu un contrat avec Daimler.
Renault a pesé de tout son poids dans la reprise en s’engageant à commander 85 millions d’euros de pièces par an pendant sept ans, une durée exceptionnellement longue. Hangzhou Jinjiang était le seul candidat à la reprise après le retrait du groupe canadien Linamar qui voulait supprimer 130 emplois chez SAM et 20 chez FVM.
Le groupe chinois a déjà repris en juillet une autre entreprise régionale en redressement, Sabart Aero Tech (34 salariés) à Tarascon-sur-Ariège. Cette ancienne usine de Pechiney fabrique des billettes d’alliages d’aluminium pour l’aéronautique. Le groupe chinois veut tripler sa production d’ici à 2019 et envisage de fournir Sam Technologies avec ses alliages d’aluminium.