En ce jeudi du mois de mars, le temps est grisâtre dans les terres aveyronnaises. Certainement comme le moral de ses habitants et de ses familles qui y vivent de génération en génération. Et pour cause, ils viennent de prendre sur la tête deux coups de massue en seulement quelques jours, causant la mise en sursis de quasiment 1.000 emplois dans ce département rural et autrefois minier. Après l’annonce du groupe allemand Bosch de supprimer, d’ici 2025, pas moins de 700 emplois (sur 1.200) dans son usine de Rodez, c’est au tour de la fonderie SAM proche de Viviez, en redressement judiciaire depuis près un an, d’apprendre que l’unique repreneur propose le maintien de 150 emplois, contre 364 salariés actuellement.
Depuis cette annonce dans la soirée du 8 mars, la réaction des salariés ne s’est pas faite attendre. À l’unanimité, ils ont décidé de bloquer leur usine, sans véritable patron depuis le départ forcé d’investisseurs chinois qui n’ont pas tenu leurs promesses d’investissement sur le site après un premier redressement judiciaire quatre ans plus tôt. Les bennes incendiées devant les portes s’accompagnent de plusieurs pancartes devant l’usine et sur la route qui nous y amène. Dans le lot, un grand nombre d’entre elles pointe du doigt le constructeur automobile français Renault. « Cinq milliards d’euros (de Prêt garanti par l’État-PGE) pour Renault, 214 chômeurs pour la SAM », est-il notamment inscrit.