C’est l’épilogue judiciaire d’un dossier qui aura marqué les premiers pas du gouvernement dans l’industrie. Sans surprise, le tribunal de commerce de Poitiers (Vienne) a validé jeudi la seule offre de reprise déposée pour l’équipementier automobile GM&S : celle de GMD, un petit groupe spécialisé dans l’embouteillage dirigé par Alain Martineau (750 millions d’euros de chiffre d’affaires). Cette offre est toutefois loin de satisfaire les salariés, car elle prévoit de ne reprendre que 120 des 276 personnes employées par l’usine de La Souterraine, dans la Creuse.
Les difficultés de GM&S, le deuxième employeur privé du département, ont pris un tour politique dès le printemps. Alors que l’équipementier était au bord de la liquidation, la vive mobilisation des salariés (menaces de destruction de l’usine, blocage de sites des clients de GM&S, les constructeurs PSA et Renault, etc.) a poussé Emmanuel Macron puis le gouvernement à s’impliquer dans le dossier. Bercy a fini par obtenir d’Alain Martineau, le PDG de GMD, qu’il dépose une offre de reprise pour 1 euro, moyennant des engagements de la part de l’Etat et des constructeurs.
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Les salariés espèrent une offre révisée__
PSA et Renault ont promis de commander pour 22 millions d’euros par an sur les cinq prochaines années. Ils injecteront aussi 15 millions pour moderniser le site, aux côtés de l’Etat (5 millions chacun). La reprise par GMD entrera en vigueur dès lundi 11 septembre. « Je viendrai en personne avec mon équipe, a déclaré Alain Martineau jeudi. Je reste très optimiste pour l’avenir du site. »
Mais les salariés espèrent toujours que l’offre sera améliorée. « Le tribunal laisse la porte ouverte à une amélioration, en particulier sur le nombre d’emplois », relève leur avocat, Jean-Louis Borie. Les efforts du personnel, dont la mobilisation n’a pas faibli ces derniers jours, n’ont pour l’instant guère été suivis d’effet. « Pourtant, selon les normes en vigueur dans le secteur, il faudrait au moins 160 salariés pour mettre en oeuvre le plan de charge correspondant aux promesses des constructeurs », poursuit l’avocat. Tout en constatant que l’offre de GMD présente les garanties industrielles et financières appropriées, le tribunal a lui-même regretté « le petit nombre de salariés repris ainsi que l’extrême faiblesse du prix de cession ».
Les salariés, qui réclament également des indemnités extralégales de 75.000 euros par personne, ont en tout cas l’intention de poursuivre la bataille. « Le reclassement des 156 personnes qui seront licenciées va être compliqué dans un bassin où il n’y a pas d’emplois industriels », relève Vincent Labrousse, de la CGT. « Dès lors ne faudra pas s’étonner que le combat prenne d’autres proportions… »
Une fois de plus on ne voit que par un petit bout de la lorgnette.
Le créateur en personne de l’entreprise disait en Juillet: aucun des différents repreneurs qui se sont succédés n’ont investi le moindre Franc puis Euro dans l’affaire.
Revisitant l’entreprise qu’il avait crée, il a retrouvé les moyens de production qu’il avait installé.
Et aujourd’hui on prends en otage Peugeot et Renault, un peu facile non ?