En dessous du million, une entreprise compte-t-elle ?
Marie Eloy ( LES ECHOS ) montre qu’il n’est pas nécessaire de peser lourd pour transformer la société.
Quand on sait que le chiffre d’affaires moyen des TPE, qui représentent 95 % des entreprises françaises, s’élève à 476.000 euros par an, cela revient à éliminer un nombre considérable d’entreprises en France !
Les start-up ? leur chiffre d’affaires moyen est encore plus faible puisqu’il descend à 277.000 euros;
Cette valorisation des entreprises qui font plus d’un million d’euros est très puissante dans l’imaginaire collectif et pourtant bien loin de la réalité.
On peut facilement oublier que la quasi-totalité de nos entreprises sont des TPE, peu visibles et qui ne sont concernées ni par les investisseurs, ni par la croissance forte. Nos 3,8 millions de très petites entreprises sont ainsi très souvent déconsidérées et peu écoutées.
Qui sont donc ces entrepreneur(e)s qui réalisent moins d’un million d’euros ? Non ce ne sont pas des « petits trucs qui vivotent ». Ce sont des dirigeant(e)s d’entreprise experts, qui ont mis toute leur énergie et souvent leurs économies dans leur boîte, qui ont pris des risques;
Ce sont celles et ceux qui font vivre nos villes et nos villages et qui constituent ce qu’on appelle l’économie réelle, avec comme impact premier celui d’irriguer et de dynamiser nos territoires.
Les TPE représentent ainsi plus de 20 % de la masse salariale française.
Une fourmilière audacieuse, collaborative et résiliente
Le vrai critère pour les entrepreneurs n’est donc pas d’avoir le million de CA en ligne de mire, mais bien d’abord d’en vivre, puis de contribuer à inventer un monde plus juste, plus collaboratif et plus vert.
De manière générale, l’uniformité ne constitue jamais une solution. Notre économie et nos territoires ont besoin de cette diversité : grands groupes, ETI, start-up, PME et TPE.
Il est temps aujourd’hui de considérer ces petites entreprises à la juste valeur de leur puissance globale, Il est temps de les valoriser, de leur donner la parole et de les prendre en compte dans les politiques publiques, les médias, à l’échelle nationale aussi bien que territoriale.