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Une réunion du conseil d’administration a lieu ce jeudi. L’attitude de Nissan sera déterminante. Sur France Inter, Michel Sapin a affirmé que l’Etat voulait peser dans Renault, mais pas le diriger.
Piqués au vif, Carlos Ghosn et Nissan vont-ils sortir l’arme nucléaire ? Une semaine après avoir été mis devant le fait accompli de la montée de l’Etat français au capital de Renault , le PDG du constructeur automobile a convoqué ce jeudi un conseil d’administration extraordinaire. L’intitulé de l’ordre du jour – « évolution de la composition de l’actionnariat et conséquences sur l’alliance » – ne souffre d’aucune ambiguïté.
Il s’agira, pour les 19 administrateurs du constructeur français, de discuter de la montée soudaine, annoncée la semaine dernière, de l’Etat français au capital du constructeur. Via l’acquisition de 14 millions de titres, soit environ 4,73 % du capital, pour un montant compris entre 814 millions et 1,23 milliard d’euros, l’Etat pourrait détenir jusqu’à 19,74 % du capital du constructeur, contre 15,01 % aujourd’hui.
Pour Bercy, l’objectif de cette manoeuvre surprise est d’arriver devant l’assemblée générale de Renault, le 30 avril prochain, avec suffisamment de poids afin d’ imposer la mise en place de droits de vote double, prévus par la loi du 29 mars 2014, dite loi Florange, qui vise à renforcer l’actionnariat de long terme. Pour cela, les actionnaires devront repousser, la résolution numéro douze proposée par le conseil d’administration de Renault, qui vise à déroger à la loi, en appliquant le principe « une action égale une voix ».
L’Etat veut peser dans Renault, pas le diriger, selon Michel Sapin
« Nous défendons les intérêts de l’Etat, c’est-à-dire les intérêts des Français », a expliqué ce jeudi matin sur France Inter le ministre des Finances, Michel Sapin.
« Certaines entreprises, pour nous ou pour d’autres d’ailleurs, cherchent à supprimer cette capacité de peser dans Renault », a-t-il ajouté.
« L’Etat est présent dans Renault, l’Etat pèsera dans Renault, non pas pour diriger Renault à la place des dirigeants mais pour peser sur le devenir », a poursuivi Michel Sapin.
« L’Etat n’a absolument pas ni le pouvoir ni la volonté de prendre le pouvoir. »
Principal actionnaire de Renault, l’Etat a annoncé son intention d’acquérir jusqu’à 4,73% supplémentaires du capital et d’augmenter sa participation jusqu’à 19,74%.
Il souhaite ainsi s’assurer du rejet d’une résolution supprimant l’attribution de droits de vote double lors de l’assemblée générale du 30 avril
Crainte de la réaction de Nissan
Pour l’heure, tout le monde, y compris Bercy, ignore les intentions de Carlos Ghosn. S’agira-t-il uniquement de recueillir les avis des administrateurs sur la montée au capital de l’Etat français ? Ou la réunion sera-t-elle l’occasion d’une réponse musclée à ce que beaucoup, chez Renault, ont vécu comme un coup de force politique ? Sur le fond, nombre de membres du conseil restent très remontés par la décision de l’Etat français, qui conteste directement leur autorité. Nombre d’acteurs du dossier craignent notamment la réaction de Nissan.
L’allié japonais, contrôlé à 44,3 % par Renault, détient 15 % du capital du constructeur français, mais ne dispose d’aucun droit de vote, afin d’éviter toute position d’autocontrôle. Alors même qu’il a, pendant des années, fourni l’essentiel des profits de Renault et qu’il pèse deux fois plus que son actionnaire français, le constructeur nippon pourrait juger que la future position de l’Etat français est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il pourrait alors exiger un renforcement de son poids dans l’alliance, qui pourrait intervenir par plusieurs leviers, par exemple une baisse de la participation de Renault en dessous des 40 % via une cession de titres, la dilution de Renault via une augmentation de capital de Nissan ou d’autres actions capitalistiques. Et in fine, contrer en Assemblée générale l’Etat français et peser davantage dans l’alliance. Autant de scénarios aux conséquences très lourdes, auxquels ne veulent pas croire plusieurs acteurs. Dans tous les cas, les cartes sont entre les mains de Carlos Ghosn…
Maxime Amiot
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/industrie-se…
Dans le cas de Renault C.G est le seul maître à bord des deux paquebots R & N.
On peut imaginer et peut être souhaiter que lors de son départ un Président pour chaque entité sera nommé et un conseil de surveillance mis en place pour assurer la bonne cohesion de l’ensemble.
Il faut se rappeler que l’état à du intervenir dans Alsthom il y a quelques années, éviter la faillite de PSA et bientôt celle d’Aréva !
Le libéralisme atteint parfois ses limites et dans ces conditions, il est légitime que l’état exerce un droit de regard sur la gestion des entreprises
et de nos deniers.
Se souvenir également de la banqueroute de GM évitée de peu et l’on s’en réjouit par le trésor américain, c’est à dire par les contribuables !
Une question : quiz des entreprises allemandes ?