L’initiative est née dans l’esprit du diplomate Philippe Etienne en 2019, peu avant sa nomination en tant qu’ambassadeur de la France aux Etats-Unis. Après une discussion avec Olivier Faron, administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers, qui a notamment porté sur la statue new-yorkaise, l’idée lui vient d’exporter une nouvelle fois le symbole.
La réplique sera accueillie à New York, sur Ellis Island, île réputée pour accueillir le musée de l’immigration, en face de sa grande sœur. Plus tard, elle sera transportée par la route en direction de la résidence de l’ambassadeur de France à Washington, et sera visible dans le jardin de celle-ci. Les curieux pourront venir l’admirer, puisque cette réplique de Lady Liberty sera «visible de tous depuis la rue», d’après Philippe Etienne.
UN PRÊT DE DIX ANS
Certains voient dans l’initiative une forme de «pied de nez» à Donald Trump.
L’œuvre d’art est en effet un symbole historique de l’histoire migratoire américaine, quand le républicain avait choisi de mettre en place une politique «tolérance zéro» sur le sujet. Mais l’ambassadeur français s’en défend d’après le JDD, en parlant d’une «aventure apolitique». À l’occasion du 14 juillet, plusieurs invités de marque pourront l’admirer, dont deux membres importants de l’administration Biden : le secrétaire d’Etat Antony Blinken et l’émissaire spécial sur le climat John Kerry.
Quoi qu’il en soit, cette réplique de Lady Liberty n’a pas vocation à rester éternellement dans la capitale américaine, puisqu’elle n’est que prêtée. Le Conservatoire du Quai d’Orsay a en effet consenti à un prêt de dix ans. Si elle revient en France par la suite, elle symbolisera encore un peu plus le lien spécial entre Washington et Paris. De quoi potentiellement ravir Joe Biden, qui avait expliqué peu après sa victoire à la présidentielle en 2020 que la France restait «le plus vieil allié» des Etats-Unis.