La Fonderie de Niederbronn, spécialisée dans la production industrielle de pièces en fonte, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Strasbourg. « 50 % de notre activité 2012 aura disparu en 2018 », pointe l’entreprise, résumant sa nécessaire diversification.
Historiquement propriété de De Dietrich Thermique, qui l’a filialisée puis cédée en 2010, la fonderie souffre des réductions annoncées des volumes de fonte dans les chaudières. Une stratégie de diversification vers d’autres secteurs a été menée. Entre 2010 et 2012, l’entreprise a investi 15 millions d’euros dans l’outil de production afin de développer de nouveaux alliages. En ont résulté de nouveaux contrats dans des secteurs tels que les machines-outils, les fermes solaires, le ferroviaire ou les pompes et compresseurs. Mais ces quatre années de développement n’ont pas suffi à compenser suffisamment rapidement les baisses de volume du secteur chauffage, qui était le coeur de métier de l’entreprise.
Le chiffre d’affaires de l’entreprise est passé de 34,7 millions d’euros (dont 71 % dans l’activité chauffage) en 2012 à 27 millions d’euros en 2016. Il devrait s’établir à 18 millions d’euros en 2018 d’après les prévisions du directeur général, Luc Maurin.
Anticipée, cette chute de volume doit encore s’accentuer avec la directive européenne ERP2018 qui a contraint De Dietrich, le principal client de l’entreprise, à supprimer dès l’année prochaine les anciennes références de son catalogue européen pour leur préférer des chaudières en alu et Inox.
« Nous devons adapter notre modèle et ajuster la taille de l’entreprise à son chiffre d’affaires », résume le directeur général, qui prévoit une réduction de l’effectif de l’entreprise, qui compte 178 salariés. Une période d’observation a été ouverte. Un plan de continuation est en discussion avec l’actionnaire principal, la Sekco Operating Company.
Pour les salariés dont la moyenne d’âge est élevée, les perspectives de reclassement sont maigres. « Nous n’avons pas le choix, nous sommes conscients qu’il faut faire quelque chose », indique Armand Winling, délégué CFDT et secrétaire du comité d’entreprise de la Fonderie.