La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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dimanche 13 Oct, 2019
Catégorie : Piwi en vadrouille

La fonderie de Chevreuse – Petite histoire d’un grand nom de la fonderie d’art – Vente de la Liquidation ce jour

La Fonderie de Chevreuse regroupe plusieurs appellations : C. Valsuani, Airaindor, Airain d’Art… La plus historique de ces marques est sans
conteste « Valsuani », initialement due à Claude Valsuani qui, après avoir travaillé pour Hébrard, ouvre sa propre fonderie à Paris en 1908
au 74 rue des Plantes.

Cet établissement fut vite remarqué pour sa patine à chaud, son noyau « à l’italienne » (brique, plâtre ou ardoise
pilés) et sa potée à la bouse de vache (économique et fidèle aux détails).

Amoureux des arts, Claude Valsuani offrit même aux artistes de tirer les bronzes à crédit, n’acceptant d’être payé qu’après leur vente
(en 1914 Lipchitz en bénéficiera).

En 1923, à la mort de Claude, son fils Marcel Valsuani lui succède et acquiert vite une grande réputation. La fonderie, qui travaille pour de nombreux artistes
majeurs, fond pour Pompon entre 1926 et 1929, et, parmi les sculpteurs les plus connus notons Arp, Avati, Belmondo, Joseph Bernard, Bonnard, Bourdelle, Brancusi,Braque, Breker, R. Bugatti, Cszaky, Dali, Despiau, A. Giacometti, Idenbaum, Injalbert, Laurens, Lipchitz, Maillol, Malfray, Masson, Matisse (totalité de l’œuvre, y compris les fontes posthumes de 1925 jusqu’à environ 1980), Picasso, Poisson, Renoir, Richier, Sandoz, Sarrabezolles, Troubetzkoy…

Marcel dirigera la fonderie jusqu’en 1973, puis un ancien employé, Antoine Tamburro reprend l’activité Valsuani.
Un an plus tard sur fond de crise économique dans le marché de l’art, l’établissement est acquis par Anne Demeurisse (fille du légataire universel du sculpteur
Pompon), qui en confie la gérance à son mari Jacques Sokolowski (à l’origine courtier en assurance). Ce dernier, oublieux des droits d’auteur, subit une fermeture administrative en 1977. Une partie de l’équipe quitte la fonderie et en crée un nouvelle à Saint-Denis, successivement nommée « Taube-Lebel », puis « Taube » et enfin « Fonderie de la Plaine ». J’avais pris contact avec Monsieur Sokolowski vers 1990 à ce sujet, alors qu’il résidait à Soissons dans l’Aisne1

Après diverses péripéties, les droits de Valsuani sont repris à la barre du Tribunal de commerce par Léonardo Benatov et son ami Daniel Wildenstein en 1981.
En 1982, la fonderie de la rue des Plantes est déménagée à Chevreuse et considérablement modernisée. En 1985, parallèlement à Valsuani, est créé par Benatov
la société Airaindor qui se spécialise dans la fonte sous vide. C’est alors la seule fonderie à pouvoir couler d’un seul jet les pièces monumentales tenant de la
statuaire de 5 mètres de hauteur.

Le répertoire historique des artistes s’agrandit avec Antony Quinn, Antoni Clavé, Michel Guino, César, Michael Chemiakin…

En janvier 2012, la ministre du Budget Valérie Pécresse a salué le mérite et le savoir-faire de la Fonderie Valsuani et de son équipe qui ont su relever les défis du
développement en modernisant les procédés de fabrication tout en respectant les traditions ancestrales du bronze artistique.

Secrétaire d’État chargé de l’Artisanat, Frédéric Lefebvre a remis à la fonderie Valsuani le label « Entreprise du Patrimoine vivant » qui distingue les entreprises
françaises de production, de restauration ou de transformation détenant un « savoir-faire rare renommé ou ancestral »

Zone de commentaire !

3 commentaires pour : "La fonderie de Chevreuse – Petite histoire d’un grand nom de la fonderie d’art – Vente de la Liquidation ce jour"

  1. une belle fonderie part et personne ne commente ton article sur CHEVREUSE…

    piwi : « tout le monde s’en fou ».   ?

  2. Non, assertion gratuite : tout le monde ne s’en fout pas.

    Mais difficile de se préoccuper de tout, de tout vouloir sauvegarder, aider. Il y a malheureusement des choix personnels , des contraintes, etc.

    Un peu comme les milliers de témoignage du passé qui peuplent notre pays, notre patrimoine historique (châteaux, églises, moulins, etc) qui disparait petit à petit car l’on n’a pas les moyens financiers et humains de tout restaurer, entretenir ou sauvegarder.

  3. Pour rebondir sur ce sujet de la disparition de cette fonderie, et en l’élargissant à certains questionnements actuels (dérèglement climatique, évolution et devenir de nos sociétés) auxquels Piwi semble s’intéresser, un ouvrage intéressant dont je suis en train d’achever la lecture :
    « Effondrement – Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie » de Jared Diamond. Editions Essais Folio (Gallimard).

    Le livre a quelques années – 2005, mais révèle bien, au travers de multiples exemples, les facteurs qui entrent en jeu et la façon dont les sociétés tiennent ou non compte de ces facteurs en cause : dommages environnementaux, changement climatique, dépendances commerciales, etc. Une bonne synthèse pour tâcher de comprendre les enjeux futurs (et un bon complément aux ouvrages de Yuval Noah Harari!)

     

    Piwi : « je viens de terminer la lecture des 1250 pages de Capital & Idéologies deThomas Piketty  (il y a du gras selon Michelle Vattier l’épouse de l’anien chef des travaux de Chartres, et agrégée de Lettres) 

    et demain… la Sicile pour 15 jours avant les frimats J’abandonne aussi mon piano qui occupait bien mes  neurones en lieu et place du blog.

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