L’Argus –
Le recul du diesel menacerait près de 15 000 emplois en France.
Selon la DGE (Direction générale des entreprises), une cinquantaine d’entreprises de la filière diesel en France se trouvent dans une situation de difficulté sérieuse face à la transition de l’industrie automobile vers d’autres sources d’énergie.
« Nous avons identifié dans l’ensemble des sous-traitants de la chaîne diesel, un premier quart qui a un vrai risque parce que très lié à ce type de motorisation », a pointé Thomas Courbe, directeur général de la DGE, lors de la présentation à la presse de son rapport annuel. On évoque tout de même 54 sites, pour 13 400 emplois environ.
Un autre quart des entreprises exposées « doit évoluer, mais cette évolution apparaît possible si elle est accompagnée », a affirmé Thomas Courbe, qui a estimé que la moitié des entreprises restantes devrait « réussir à s’adapter ».
« Nous concentrons nos efforts sur les deux premiers quarts », a-t-il précisé, avant de poursuivre : « Toutes les entreprises ont été vues pour faire un bilan de leur situation et essayer de mettre en place des solutions individuelles pour les aider ».
Rappelons qu’en 2013, 67% des voitures immatriculées en France étaient équipées de moteurs diesels, contre seulement 35% ces derniers mois. Une baisse importante est constatée en Europe et vu les prises de position des différents gouvernements et de la Commission européenne, il y a pour l’heure peu de chance que cette tendance s’inverse. En effet, le plus strict pragmatisme économique, dans certains cas de figure, se heurte au spectre de l’interdiction de circuler dans les villes.
A-t-on vraiment besoin de plus de confirmations ?
Cette communication de la DGE vient renforcer l’analyse prospective sur les impacts de la construction automobile sur l’emploi et les besoins de compétences, réalisée fin 2018 à la demande de l’Observatoire paritaire des métiers de la métallurgie, par le cabinet MBJ, en partenariat avec la Plateforme de la filière automobile (PFA), la Fédération de la plasturgie, la Fédération des équipementiers (FIEV) et la Chambre syndicale de la métallurgie. Les estimations du risque sur l’emploi étaient dans le même ordre de grandeur, l’étude pointant que les spécialistes du diesel n’étaient pas les seuls menacés, évoquant ainsi les secteurs de l’usinage, de la fonderie ou du traitement de surface, par exemple. La nécessité d’accompagner cette mutation avec d’importantes formations et des réorientations de carrière était aussi mise en avant.
Cette analyse confirmait déjà une étude réalisée par le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), qui soulignait notamment, début 2018, que certains équipementiers auraient des difficultés à se reconvertir dans une autre activité.