L’UNION –
L’industrie métallurgique a su très tôt mesurer les enjeux de la fabrication additive pour le développement de toutes les filières, la forge, la fonderie, la plasturgie, l’usinage. Procéder par ajout de matière plutôt que par soustraction, selon les procédés traditionnels, oblige cependant à repenser son organisation et à disposer d’outils très coûteux. D’où une approche collective. Exemple dans les Ardennes.
À Charleville-Mézières, la plateforme Platinium 3D dédiée à l’accompagnement des entreprises a été créée en 2016. Elle a été conçue comme un consortium de projets en association avec l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et son pôle formation, le Centre régional d’innovation et de transfert de technologie (CRITT) « matériaux innovation », le Campus des métiers et le pôle de compétitivité Materalia.
Un lourd investissement
Un investissement de 3,5 millions d’euros lui a permis de s’équiper de cinq machines. En 2019, la structure est devenue une association basée sur un modèle économique. Un investissement complémentaire de 2,2 millions d’euros a assuré l’acquisition de six nouvelles machines. Dirigée par Bruno Flan, elle emploie quatre ingénieurs, une doctorante, une ingénieure en alternance et un technicien.
Toutes les technologies de l’impression 3D
D’abord réservée à la recherche et au développement, à des prototypes et à des préséries, la fabrication additive s’ouvre aux petites et moyennes séries. Pour la quarantaine de ses clients (PME locales ou groupes internationaux), Platinium 3D intervient du conseil à la fabrication de produits finis, jusqu’au transfert technologique s’il se justifie économiquement. Elle utilise toutes les technologies en la matière. La fabrication additive métallique permet de recharger des outillages de forge usés par les sollicitations répétées et éviter leur remplacement. La fabrication métallique indirecte consiste à réaliser l’enveloppe pour couler une pièce. La fabrication additive polymère produit des pièces à la conception innovante et à la géométrie complexe très résistantes.
3D Métal industrie dans une nouvelle ère
Autre fleuron, 3D Métal Industrie, qui a récemment déménagé de Charleville-Mézières à Warcq, est entrée dans la dimension industrielle. Créée en avril 2019, de l’association de la Fonte Ardennaise, de la Fonderie Rocroyenne d’aluminium, de Rollinger, de Vignon, du groupe Bouhyer, des Fonderies Nicolas, avec le bureau d’études RM Technologies et l’union de la métallurgie, l’entreprise a doublé sa capacité d’impression 3D sable pour la fonderie.
Elle emploie 11 personnes, a passé le million d’euros de chiffre d’affaires et compte près de 200 clients. Une enceinte climatisée lui a permis d’accueillir une deuxième machine, plus rapide et plus intelligente. Présidée par Renaud Mignolet, elle a investi 1,5 million d’euros dans ce projet. Les pièces réalisées sont principalement des prototypes, des pièces de rechange, sans oublier la décoration, l’art et le design. 3D renforce aujourd’hui sa collaboration avec des entreprises ardennaises, en visant le domaine militaire pour des pièces de rechange.
