Dans un claquement métallique, la porte de la cage s’est refermée. Quelques secondes plus tard, tout s’ébranle, le sol se dérobe. Nous plongeons dans les entrailles de la terre, serrés les uns contre les autres, à la lueur des lampes portées autour du cou. Le vent siffle, la descente semble interminable. Un autre bruit sourd, puis le silence. La cage s’est arrêtée. La grille s’ouvre. Nous sommes à 1 200 mètres sous terre, dans la fosse Prosper-Haniel, à Bottrop, dans la Ruhr (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
C’est la toute dernière mine de houille d’Allemagne. Le 21 décembre, une équipe opérera une ultime descente avant que l’exploitation de ce type de charbon, emblématique de l’essor industriel allemand et européen, soit définitivement arrêtée outre-Rhin.