En 2020, Il n’y a pas eu d’assèchement du crédit ni de blocage des flux entre les entreprises. La conséquence, c’est que la crise est moins dure pour l’industrie cette fois-ci , alors même que la chute du PIB est plus sévère qu’en 2008 et 2009.
A l’automne dernier, beaucoup d’industriels ne prévoyaient pas de retour à la normale avant 2022. L’arrivée plus rapide qu’attendu des vaccins a avancé la reprise de six à douze mois dans certains secteurs. Le retour des commandes est arrivé alors que les industriels avaient réduit les cadences de production et vidé leurs stocks. Cela se traduit par une forte demande pour certaines matières premières et composants aujourd’hui.
Il y a urgence à préparer la sortie de crise, en s’assurant que la fin des mesures d’aide d’économiques et sociales soit progressive et adaptée à la réalité de chaque secteur. Si nous ne le faisons pas, nous allons tout droit à l’hécatombe. Le tissu industriel de notre pays est structurellement moins solide qu’en Allemagne en raison d’une pression fiscale supérieure. Les entreprises françaises vont ressortir de la crise plus endettées que leurs concurrentes allemandes.
L’Insee a comptabilisé 57.500 pertes d’emploi dans l’industrie en 2020, c’est moins qu’on ne pouvait le craindre car nous nous sommes mobilisés pour imaginer et mettre en oeuvre des dispositifs sociaux qui permettent de limiter les dégâts : activité partielle de longue durée, prêt de main-d’oeuvre, accords de performance collective …
Dans certains secteurs comme l’aéronautique, la chaîne de sous-traitance ou le parapétrolier cependant, des restructurations seront sans doute inévitables. Contrairement à 2009, le gouvernement a agi pour préserver l’appareil productif et l’emploi. Mais encore une fois, attention de ne pas « débrancher » ce soutien trop tôt et de façon indifférenciée !
On comprend qu’un pays sans industrie ne peut pas répondre aux besoins de ses citoyens. Il faut maintenant que cette prise de conscience se transforme en actes. Car la réalité, elle, n’a pas changé : nous avons décliné pendant trente ans, malgré un début de rebond entre 2017 et 2020. Il faut poursuivre la baisse des impôts de production et aider les industriels dans la transition écologique.
le Made in France et l’industrie tiennent le choc, pour le moment…
On constate que les mesures étaient bien ciblées car les industriels ont répondu présent. Quelque 14.000 dossiers ont été déposés pour les appels à projet et les guichets de financement des investissements, dont 12.000 ont été jugés recevables. C’est beaucoup et chez France Industrie, on ne peut que se réjouir de l’engagement de nos entreprises industrielles !
Nous travaillons sur le long terme dans l’industrie, certains projets liés par exemple à la relocalisation ou à la décarbonation ne se concrétiseront que dans plusieurs mois. Notre engagement se poursuit porté par cette dynamique favorable.